Dans la foulée de son premier album éponyme, Dire Straits enregistre Communiqué, qui paraitra huit mois plus tard. Utilisant les mêmes recettes que son premier opus qui l'a révélé au grand public, le groupe récidive : la production impeccable fait oublier la simplicité des moyens engagés et permet de retrouver cette “ligne claire” si caractéristique du jeu de guitare de Mark Knopfler.
Evidemment, après le coup d’éclat de Sultans Of Swing, qui restera comme une référence dans la musique de Dire Straits, le groupe était largement attendu et l’effet de surprise est moindre. Communiqué est moins tranchant que l’album précédent, certains titres comme Once Upon A Time In The West ou Portobello Belle paraissent un peu indolents, en roue libre, et le ton est plus confidentiel ou intimiste que précédemment. Peu d’innovations ici, à part quelques touches de piano sur Communiqué et une utilisation (très mesurée) de chœurs sur Angel Of Mercy.
Dans l’ensemble, l’album est sans surprise, faisant contraster les vocaux nonchalants de Mark avec le groove impeccable des musiciens : prêtez attention à la leçon de maîtrise rythmique guitare, discrète mais essentielle pour souligner les fioritures toujours réussies de Mark à la guitare solo sur Single Handed Sailor. Il n’empêche que surprise ou pas, c’est toujours un régal d’entendre le groupe dans le rock léger qui l'a révélé ; dans ce registre, deux titres restent incontournables : Lady Writer met en avant une rythmique d’enfer, ainsi qu’une guitare agile et précise, et reste un titre très emblématique de la première période du groupe, indémodable. Et Where Do You Think You’re Going ? laisse entrevoir les possibilités atmosphériques de Dire Straits et se termine par un solo enlevé extrêmement sympathique.
Communiqué apparaît comme un album encore très proche des racines rock qui sont la base de l’inspiration de Dire Straits. Un opus un ton en dessous de leur première oeuvre, mais développant un son qui a marqué son époque, et donc à réécouter avec toute la nostalgie qui s’impose !