Exit Eric Bell qui, pas convaincu de la possible réussite commerciale du combo, a quitté le navire à la sortie de l’opus précédent et bienvenus à Scott Gorham et Brian Robertson qui vont avoir la tâche d’assurer les parties de 6 cordes et d’accompagner la rythmique qui, elle, n’a pas changé. Brian Downey et le génial Phil Lynott sont toujours présents et assure la continuité. Quel impact ce changement de personnel va-t-il avoir ?
La galette précédente faisait la part belle aux longs soli de guitare mais, surprise, ce n’est plus le cas ici. Les accompagnements se font dorénavant à deux ainsi que les soli, plus courts et moins fréquents, laissant s’installer l’implacable loi de l’alternance (Philomena, Sha-La-La). Ici, sûrement, Iron Maiden y a tiré une part de sa réussite. A noter que les compositions sont toutes du leader/bassiste/chanteur Phil Lynott.
Sha-La-La : premier titre vraiment hard rock de la carrière du Thin avec sa double grosse caisse et ses guitares acérées, les 6 cordes sont à l’unisson et crachent le feu. It’s Only Money, lui aussi, flirte avec le rock dur avec ses guitares en liberté mais dans une moindre mesure.
Deux blues sont présents Night Life et plus particulièrement Still In Love With You où le jeu de guitare (reconnaissable !) d'un certain Gary Moore fait merveille. Les violons font aussi leur apparition sur 2 titres et surtout sur une ballade très intimiste ( Frankie Caroll) puisque seul le piano arrive en renfort de l’orchestre pour accompagner la voix plaintive et intimiste de Lynott.
Les voix féminines sont aussi présentes sur Showdown pour un titre soul, lent et sensuel. Dans un style rock plus épuré, le titre inaugural annonce cette alternance annoncée plus haut, comme pour confirmer que le poste de guitariste a bien évolué. Que dire aussi de Dear Heart, Blues-Soul supporté par les cordes symphoniques conclu par un soli ?
"Night Life" est donc un album charnière puisque le changement de line-up ainsi que l’incorporation de nouveaux matériels (piano, orchestre, chœurs féminins, soli alternés) oriente le groupe vers une montagne de possibilités musicales pour son futur. En même temps celui-ci n’atteint pas le niveau de son prédécesseur mais marque de sa différence la discographie de Thin Lizzy. Un album que tout fan doit avoir puisque justifiant la suite. Pour les autres, il permettra de comprendre l’évolution à venir. Nécessaire ? Non, mais judicieux à acquérir.