Il était un temps où les shreders avaient le vent en poupe. Ils sortaient par dizaines d’écuries spécialisées et s’en allaient inonder le monde de notes de guitares. MTV aimait tout ce qui était fluo et extravagant et les gens prenaient de la drogue. Aujourd’hui les gens mangent bio et c’est un peu les heures sombres du genre. Heureusement la résistance existe et George est là pour nous le rappeler. Après “Step Into The Future” Georges Bellas nous revient donc avec son nouvel album solo : “the dawn of time”. Accompagné une fois de plus de l’excellent batteur Marco Minnemann, il nous pond 19 titres de guitare instrumentale.
Premier constat : la prod est nickel. La guitare est bien sur mise en avant mais avec un son doux, chaleureux, jamais agressif. La basse groove a souhait et la batterie claque comme il faut. Les claviers (joués par George himself) servent des orchestrations qui relèvent les ambiances de chaque morceau.
L'album débute par un mix de mélodies et de soli bien démonstratifs. L'ensemble est certes un poil répétitif mais l’ami George à eu le bon goût de ne composer que des titres courts afin de ne pas lasser l’auditeur.
Un autre bon point vient de la variété des morceaux. Si le premier titre est très satrianesque dans l’esprit, le deuxième offre un mélange de Dream Theater et de Steve Vai. Le troisième un mélange de Malmsteen et de Patrick Rondat, et ainsi de suite. On retrouve ainsi de nombreuses influences mais point de plagiat, juste une totale maîtrise de tous ces styles différends. Cet album est en fait un patchwork de pleins de bonnes choses venues de la guitare instrumentale.
Si certains titres sont plus inspirés que d’autres, la qualité est au globalement au rendez vous. On pourrait reprocher certaines mélodies un peu trop évidentes mais la démarche volontaire ne pas saouler constamment l’auditeur sous un déluge de notes ne peut qu'être salué, surtout chez un virtuose de la guitare. Les influences heavy prog et néoclassique ressortent dans la majorité des morceaux sans que cela ne tourne systématiquement à la démonstration. La technique (parce que descente de gammes il y a) est ainsi vraiment mise au service des morceaux. On notera en outre quelques bonnes surprises, comme l’influence orientale du morceau « machine man », les magnifiques « voyage to triangulum » et « always at my side » ou encore l’inclassable « metropolis ».
Malgré quelques longueurs et certains titres plus faibles que d’autres cet album reste très agréable à écouter de par la diversité des morceaux. Sans être indispensable, il constitue un excellent moment de détente dans un style trop souvent réservé aux amateurs du genre.