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"L'un des albums les plus variés et les plus accessibles de Peter Hammill."
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5/5
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Pour ceux qui ne connaitraient pas Peter Hammill, précisons tout de suite qu'il est l'âme de Van Der Graaf Generator, un groupe pratiquant une forme de rock progressif particulièrement sombre et inquiétante.
Contrairement à "The Future Now" qui le précéde chronologiquement, passionnant mais d'un abord complexe, "pH7", huitième opus d'une discographie abondante (une trentaine d'albums solo + 10 avec VDGG + quelques disques expérimentaux + de nombreux live), est une excellente introduction à l'univers de Peter Hammill par la diversité des morceaux qu'il propose et la relative accessibilité de ceux-ci. Car, soyons honnête, la musique de PH est tout, sauf ordinaire, et a peu de chance de vous laisser indifférents. On adore ou on déteste.
La recette pratiquée par PH sur les 40 dernières années, et qui se retrouve dans cet album, est sensiblement la même : un total mépris des modes et conventions sonores habituelles, des changements de style imprévisibles sur des formats de chansons plutôt courts, un relatif minimalisme instrumental (beaucoup de piano ou guitare / voix), une absence fréquente de véritable ligne mélodique et surtout une omniprésence et un traitement particulier du chant.
La voix est l'instrument le plus caractéristique de "pH7", comme pour tous les albums de Peter Hammill. Capable d'exprimer une variété infinie de sentiments, par sa sensibilité à fleur de peau, PH n'hésite pas à pousser sa voix dans les limites de l'extrême, passant du très grave au très aigu, du pianissimo au fortissimo, privilégiant parfois dans ses acrobaties vocales l'émotion à la justesse.
Les autres instruments assurent le plus souvent de très jolis contrepoints permettant de mieux mettre en relief le chant. La palette d'instruments choisie montre elle aussi l'originalité de l'œuvre : claviers, guitares et quelques rares percussions assurées par Peter Hammill, un peu de violon, de saxo et de flûte à mettre au crédit de Graham Smith et David Jackson, ses compères de VDGG, sans oublier les chœurs créés par des superpositions de voix de PH dans tous les registres possibles.
Atypique et inoubliable. Laissez-vous tenter par une grande expérience sonore. De la douceur mélancolique de "Mirror Images", "Not For Keith", "Handicap And Equality" (un texte qui donne à réfléchir) aux morceaux plus rythmés que sont les "frères" X ("Mr. X" et "Faculty X"), en passant par l'essoufflant "Careering" et l'inquiétant "Porton Down" (encore un texte qui donne à réfléchir), prenez le temps de découvrir un grand artiste contemporain, aussi original et talentueux qu'injustement méconnu.
Plus d'information sur
http://www.sofasound.com/
LISTE DES PISTES:
01. My Favourite - 02:52 02. Careering - 04:06 03. Porton Down - 03:41 04. Mirror Images - 03:51 05. Handicap And Equality - 03:56 06. Not For Keith - 02:25 07. The Old School Tie - 05:07 08. Time For A Change - 03:15 09. Imperial Walls - 04:16 10. Mr. X (Gets Tense) - 05:13 11. Faculty X - 04:58
FORMATION:
David Jackson: Saxophone et flute (2, 3, 11) Graham Smith: Violon (1, 3, 10, 11) Peter Hammill: Chant / Guitares / Claviers / Multi instruments
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(2) AVIS DES LECTEURS
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Oui ! un indispensable de Peter Hammill (mais il y en a tant). Oui encore: Peter Hammill c'est d'abord un chant, un chant sombre, écorché, un chant qui se cherche. Peter Hammill, c'est un interprète hors pairs, au sens propre: inouï. Peter Hammill, c'est le Giacometti vocal: celui qui cherche, qui cherche, qui cherche, et jamais n'abouti. Mais ses "ébauche", toujours à revisiter (écoutez les versions multiples d'une même chanson), émeuvent tellement plus que n'importe quel plus habile produit. Alors pourquoi seulement 8? Parce que la note maximale va à la prise de risque maximale (peut-on produire de l'art autentique sans mettre son 'art' en danger?), à l'album live ultime en absolut solo: à "Typical". Mais gardez-le pour vous: les amateurs de prog actuels aiment rarement les extrèmes. En règle générale, ils préfèrent le bon goût d'IQ... Pourtant, moi, je préférerai toujours les plantages d'un Peter Hammill aux réussites de bons faiseurs... Et puis, l'artiste ne produit pas du sens, ce n'est pas le rôle premier de l'art à notre époque 'moderne', non: il en cherche, il interroge son art, son véhicule. Et, parfois, quand il ne tombe pas en panne, de surcroît, du sens, il en trouve...
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Une œuvre complexe et dérangeante, dans la lignée de ce que Peter Hammill semble avoir pour vocation, le plus souvent, de produire. La langueur de certains passages tels "My Favourite" entre en collision avec les tortueuses considérations de morceaux comme "Mirror Images", où l'introspection d'une descente aux enfers Hammillienne semble indissociable d'un "espoir désespéré" non moins caractéristique de la griffe de l'artiste. Les titres, chargés de cette indéfinissable atmosphère, tantôt sépulcrale, tantôt combative, parfois même aux élans festifs très particuliers (une forme de célébration de la mélancolie ?), s'imbriquent les uns entre les autres, dans une sorte de ballet gothico-onirique, dont la savante recette échappe à l'entendement immédiat. A déguster avec modération, comprendre en contexte. La musique de pH7 ne forcera pas les portes de l'esprit: c'est à l'esprit de les lui ouvrir, en préalable. Et c'est ensuite que la magie opère.
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LECTEURS:
4.3/5 (3 avis)
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STAFF:
4/5 (3 avis)
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