Yana Mangi est une chanteuse suédoise œuvrant dans un style très dépaysant avec une musique s’inspirant « des harmonies de notre Planète Mère », tel qu’elle-même le précise sur son myspace officiel. Proche des univers Rock et plus particulièrement du Métal, qui selon elle est à même de représenter la force et la puissance de la Nature, Yana Mangi évolue plutôt dans un style assez folklorique et celtique que l’on retrouve dans son dernier album, « Earth Shadow ».
Dans cet opus tout frais, Yana Mangi, avec une avalanche de percussions diverses, une guitare acoustique bien sentie aux riffs dépaysant ainsi qu'un chant folklorique magnifiquement interprété (en suédois sur la plupart des titres, s’il vous plait !), arrive à propulser l'auditeur dans un environnement plaisant et inhabituel. Mais en plus de cela, notre suédoise réussit là ou d'autres se plantent en mêlant habilement la mélodie et la richesse du Rock Progressif avec l'originalité d'une musique celtico-folklorique inspirée, ceci en se gardant bien de tomber dans une simple et mièvre pop folklorique sans imagination. En effet, les morceaux regorgent d’inventivité, évoluant constamment et se trouvant ainsi bien loin du traditionnel couplet/refrain/couplet qui peut parfois faire tâche.
S’agissant du chant qui se trouve être l’instrument principal de l’album, Yana Mangi arrive à charmer avec un timbre parfois haut et clair, parfois plus grave, permettant de retranscrire des émotions puissantes et transcendantes à la fois ainsi qu’à faire vivre des moments intensément dépaysants et atypiques.
Mais sur « Earth Shadow », c’est avant tout l’ambiance qui est omniprésente et l’on peut remarquer cela dès le premier titre, « Sokare », où des percussions doublées d’une nappe de claviers mélancoliques se voient enrichies d’un chant aussi envoutant qu’entrainant. Cette ambiance ne perd pas en puissance comme sur le second titre, l’extrêmement dynamique et folklorique « Say You Will », où tam-tams et guitare acoustique se lâchent dans une jam forçant l’auditeur à suivre le rythme et à se dandiner lors de l’écoute.
Tout du long, « Earth Shadow » évolue tout en restant fidèle à son image. On peut citer « Najden » qui vient surprendre avec un solo de guitare électrique pouvant rappeler le jeu de guitare de John Petrucci ; la montée en puissance de « Altajarvi » avec ses chœurs tribaux, son avalanche de percussions et sa guitare rageante et dynamique; « Haukivaara » et ses arrangements symphoniques lui donnant ce côté emphatique renforcé par des soli de guitare parfaitement interprétés ; la tendre ballade « 8 Seasons » dont la puissance émotive créée par son piano, son ambiance aux claviers, et ses chœurs permet d’équilibrer habilement l’album ; ou encore l’avant-dernier morceau, « Free », où Yana sublime l’auditeur d’un chant à la fois puissant et emphatique…
Au final, on a là un album celtico-folklorique abouti qui mérite que l’on s’y attarde, ne serait-ce que pour découvrir un style musical original et une voix hors du commun.