Cosmograf, projet du multi-instrumentiste anglais Robin Amstrong, propose à nos oreilles attentives un deuxième album paru en 2009 mais arrivé à Music Waves suite aux parties de surf nocturnes sur le net de votre serviteur. Cet artiste se revendique de références des années 70 en passant par Queen, Led Zeppelin, Yes et autres Deep Purple ou Pink Floyd. De telles références ont-elles leurs places dans cette galette à la pochette réussie ? Et bien oui !
Le hard rock typique de cette période est bien à son paroxysme avec des titres comme Sins Of The Father et Evolution Railroad où les guitares acérées ainsi que les rythmes utilisés n’ont rien à envier aux artistes concernés sus nommés. Ces 2 titres mis à part Cosmograf louvoie plutôt aux alentours de combo comme Blackmore’s Night tel la première partie de Return To The Sea au trio guitare classique/flûte/percussions dépaysant, ainsi que Barclay James Harvest première période et ce A Day On The Moon en guise d’offrande, ou bien encore Like Wendy dans le titre final et sa lenteur lourde et préoccupante.
La guitare acoustique est largement utilisée et se trouve souvent en opposition avec sa sœur électrifiée, offrant une intemporalité surprenante : La Iglesia et son intro hispanisante clôturée par un soli agressif dans le cadre d’un intermède instrumental juste à propos, Flowers In My Hair officiant dans un registre plus classique mais efficace. Ne pas parler de l’émouvant Ministry Of Failure serait sacrilège puisque ce morceau claviers/voix d’une mélodie imparable fait monter une bouffée d’émotion certaine, la voix de Robin étant particulièrement captivante.
La partie progressive de l’artiste éclate aux antipodes du menu proposé avec Who Will You Serve et The Darks That Follow The Light les deux plus longs titres de l’album. Le premier s’ouvre sur un chœur d’église interrompu par des claviers eux-mêmes désarçonnés par un soli de 6 cordes ravageur. Juste le temps de souffler avant la prise de pouvoir d’une mélodie toujours aussi réussie, le final se terminant une fois de plus par un déferlement électrique. La deuxième plage est à peu près construite sur la même base mais le rythme lourd et pesant de la première partie est contrecarré par le retour hard rock '70 en clôture.
La voix du maître a une particularité certaine à s’adapter aux différentes influences que font émerger les titres, rauque et puissante mais sachant aussi se faire aussi suave et attachante et, c’est simple, il est difficile de croire qu’une seule et même personne officie derrière le micro !
Cet album met en évidence un talent certain, "End Of Ecclesia" est une réussite et la multi-pluralité musicale de son auteur ne fait que donner une bouffée d’espoir pour la prochaine livraison. L’ensemble est de belle facture et calibré pour plaire aux amateurs des combos cités.
Un nouvel album a d’ores et déjà été annoncé par Robin : "When Age Has Done It's Duty". Date de sortie prévue : fin d’année 2010.