Présent sur la scène métal depuis 1997 le groupe MILLENIUM n’est pas des plus connus. Sans être un groupe de seconde zone, il fait tout simplement partie des bons groupes qui délivrent des albums dans un anonymat plus ou moins équivalent à leur talent. Il a cependant la particularité d’avoir intégré en ses rangs un certain Jorn Lande le temps d’un album.
A cette époque Jorn n’a pas encore la reconnaissance dont il jouit aujourd’hui. Il est pourtant loin d’être un débutant et est connu principalement pour avoir enregistré 2 albums avec les fameux THE SNAKES (l’après WHITESNAKE de Bernie Marsden, et Micky Moody ), ainsi que deux albums avec le groupe VAGABOND et un obscure opus de dark metal avec MUNDANUS IMPERIUM. Bref pas la méga star d'aujourd'hui mais déjà bien occupé. En cette année 2000, Jorn décide alors qu’il est grand temps pour lui d’aller conquérir le monde en portant bien haut l’étendard du Heavy Metal. S’adjoignant les services de ses amis du milieu il sort alors son premier album solo et apparaît la même année dans le troisième album du groupe MILLENIUM.
Bon, merci pour la leçon d’histoire me direz vous, mais pourquoi commencer cette chronique en parlant de son chanteur mercenaire? Eh bien tout simplement car ce Hourglass est l’un des meilleurs Jorn. Il est amusant de constater que de tous les projets du sieur Lande (et ils sont nombreux) MILLENIUM reste celui qui se rapproche le plus du style développé dans sa carrière solo. Nous avons donc affaire ici à un Hard Fm mélodique bien pêchu et extrêmement varié, ce qui constitue d’ailleurs un des atouts de l’album. Pas de redite ou de moments plus faibles. En fait rien n’est à jeter sur cet album. De plus le son est énorme et la production limpide, ce qui met bien en avant le coté mélodique du groupe.
L’album débute par un titre bien catchy qui va vous secouer la tête et vous mettre directement dans l’ambiance. On chanterait en chœur au bout du premier refrain sans connaître les paroles. Le break au piano est de toute beauté et le solo qui suit, modèle de technique et de feeling, achève de vous convaincre. La suite est du même niveau, pas de baisse de tension jusqu'à ce que l’album se termine.
Les ballades sont tout de même de la partie (No more miracles, Superstar, I will follow) et toutes très réussies. Les morceaux les plus rentre dedans (Power to love, Chasing time, Superstar) sont quant à eux de petites merveilles grâce notamment aux riff et solos de Ralph Santolla (que l’on retrouvera la même année sur le premier album solo de JORN, et plus tard chez…ICED EARTH.). La voix de Jorn s’adapte parfaitement à chacun des titres. Il est à noter que ses influences ne se font pas trop sentir et qu’il force moins que d’habitude en accentuant le coté mélodique de sa voix. Les paroles peuvent faire un peu sourire mais collent bien au style Fm du groupe.
La force de cet album réside également dans son approche du style musical dans lequel il évolue. On retrouve l’aspect catchy et mélodique du Hard Fm dans un cadre moins figé qu’à l’accoutumée, permettant sur certains titres des développements instrumentaux plus longs et bien sentis (Wheels are turning, Hourglass). Tout cela reste léger, mais on a là quelque chose d’intéressant pour un style qui est d’habitude très formaté.
Vous l’aurez compris cet album se démarque clairement de la masse. Sans révolutionner le style, il se positionne dans le haut de panier en mariant à la perfection la voix sans pareil du chanteur Norvégien et le Hard FM très inspiré du groupe. Les fans de JORN peuvent se jeter les yeux fermés sur cette galette, qui à mon sens est meilleure que nombre de ses albums solos. Et pour tout amateur de bonne musique je ne saurais que trop vous le recommander.