Il ne faut pas être un grand musicologue ni un grand littéraire pour imaginer le style musical que peut proposer un groupe qui utilise le curieux sobriquet de "The Funky Knights". Ce n’est pas de la Salsa ! Ayant établi son QG dans la grosse pomme, ces doux dingues chichement grimés savent faire monter l’ambiance lors de leurs prestations et ont récemment ouvert pour des pointures telles que Joey Mollond de Badfinger ou encore Jack Bruce, Larry Graham et The Lovin’Spoonfull. The Funky Knights c’est donc Fun, c’est forcement Funky, coupé au Rock blanc pour plus de Peps, et c’est à coup sûr euphorisant en Live à l’instar du délire téléphonique de "Wrap The Phone" et ses voix accélérées !
Groovy en diable, doté d’une rythmique des plus chaloupées et dansante, tantôt Rock (avec l'enlevé "Movin’ On The Blues"), tantôt Soul ("Can’t Afford It" et sa rythmique hypnotique), les cinq musiciens parviennent facilement à nous transmettre leur fougue, même au travers d’une rondelle digitale. La guitare mouline à s’en pêter les cordes comme sur le survitaminé "Days Of The Knights" garni de chœurs fédérateurs et de quelques coups de platines, les cuivres chauffent comme sur un "Guilty" aux consonances Ska, le clavier fait même surgir le fantôme de Billy Preston sur un "Money Talk" pour le moins sautillant.
Les quelques soli, bien que simplistes dans la structure, restent habités et grisants. Quand le groupe se la joue Love, c’est un "Don’t Ask Why" ou un "Passing Parade" smoothy à faire fondre le cœur le plus dur, qui vous emballe de velours côtelés : lumières tamisées, fumée de cigarette flottant sous les néons dans un petit bar de Brooklyn qui attend, comme suspendu à l’écho mourant de l’agitation nocturne, le levé du jour après une nuit agitée. Le tableau est planté, on s’en prend plein les mirettes.
Vous replongeant avec délice dans les sweet 70’s, les pattes d’eph et les meilleurs épisodes de Starsky et Hutch, cet album couvrant un large spectre de Blues Funk Rock, du plus groovy et lent au plus formaté et popisant ("Do It Right") a de quoi vous assurer de bons moments. Le dernier titre, "Love", nous rappelle même un certain Red Hot Chili Peppers avec sa grosse basse caoutchouc, sa guitare fusion et son chant un peu condescendant. Le seul bémol tient de la voix (les voix) qui manque parfois d’une certaine chaleur, indispensable au style, et qui rend pour le coup l’ensemble un peu longuet, faute d’une totale immersion.
Idéal pour une soirée sympa entre amis ou une virée en bagnole, cet album, avant tout prétexte à une bonne jam, vous laissera sur le carreau si vous cherchez plus de profondeur, du côté du texte comme de la construction rythmique et mélodique.