L'Australie, qui nous a envoyé par le passé quelques groupes de hard devenus des références tels qu'AC-DC, Rose Tattoo, The Angels et plus récemment Airbourne. Serait-elle également un nouveau terroir propice à l'éclosion de talents progressifs ? Depuis 25 ans, nous ne connaissions guère qu'Aragon, valeur sure du néo. Mais depuis une dizaine d'année, une nuée de formations prometteuses nous arrive de l'île continent tels Coq, The Third Ending, Unitopia, Cosmic Nomads et maintenant Ennïs Tóla.
Ce jeune quintette au nom bizarrement accentué nous livre avec Seed un premier disque teinté d'influences orientales, plus rock que progressif. La flûte, la clarinette ou le koto de Karen Heath apportent un petit coté 'World' qui s'avère être un réel plus pour des compositions très acoustiques. La guitare électrique est peu utilisée, servant généralement à venir ponctuer les passages les plus percutants de titres mid-tempo bien loin du Metal ou même du Hard Rock. La richesse de cet album est à chercher du coté du chant et l'emploi d'instruments ou de sons exotiques. La voix principale est masculine, un tantinet rocailleuse, et elle est souvent accompagnée de chœurs mixtes. Si le seul koto est crédité au rang des instruments inhabituels, de nombreux sons aux colorations primitives doivent sans doute sortir de quelques magiques et néanmoins programmations numériques.
La guitare acoustique d'un Tomas Fitzgerald très inspiré est au centre de presque tous les titres de l'album, prenant parfois des accents hispanisants, parfois des sonorités plus folk. Il n'y a rien d'ailleurs rien à redire sur la maitrise des musiciens qui se montrent plus pros les uns que les autres. Si l'on ajoute à cela une production claire, bien équilibrée, sans mise en avant intempestive d'un instrument au détriment des autres, tous les ingrédients sont présents pour faire de ce premier effort une réussite. S'il fallait trouver un point négatif, c'est sans doute l'impression d'une trop grande linéarité qui ressortirait. Les titres sont plutôt courts (un seul dépasse les six minutes) et on aurait aimé par moment que le sujet soit d'avantage développé et rehaussé de montées en puissance.
Seed est un premier album d'un groupe jeune mais bourré de qualités qui mérite une oreille attentive. Espérons que le prochain disque soit un peu plus épicé, ce qui pourrait lui valoir le statut "Conseillé par MW".