Il a toujours été très difficile de critiquer un artiste comme Vintersorg, étonnant de complexité et de charisme. Le prolifique suédois n’a jamais cessé d’étonner, jusqu’à son dernier album, Visions From The Spiral Generator. Et là, on commençait déjà à comprendre l’artiste et ses envies. Et voilà que déboule the Focusing Blur, son nouvel album, un an et demi après son prédécesseur. Et nos prévisions ? En plein dans le mille.
The Focusing Blur continue la métamorphose entamée sur Visions From The Spiral Generator, Vintersorg s’éloigne doucement de son black-folk d’origine pour tendre vers une musique plus mélodique et surtout plus progressive.
Visions From The Spiral Generator puisait sa force dans cet habile mélange de plusieurs types de musiques tels que le black brutal, le folk, le progressif, le jazz…Vintersorg ne change pas de recette et continue de proposer une musique variée avec The Focusing Blur, en mettant plutôt l’accent sur les passages calmes. Il fallait s’y attendre, de moins en moins de blast-beats, de moins en moins de cris des cavernes et de plus en plus de mélodies et de passages techniques.
Comme à l’accoutumé, Vintersorg régale avec sa voix qu’il maîtrise avec une aisance inégalable. Il ajoute à son large panel d’émotions des passages psychédéliques du meilleur effet et se lance dans des envolées dignes de chanteurs typiquement heavy.
Les passages calmes permettent aux musiciens de s’exprimer plus librement, et comme sur l’album précédent, tous les instruments sont merveilleusement utilisés. Les rythmiques sont redoutables d’efficacité et la basse fretless (qui devient presque une marque de fabrique) fait énormément de ravages.
On est finalement assez mitigé à l’écoute de ce nouvel opus. Déçu de ne pas être surpris et ravi par la qualité de la musique proposée. On est en fait en présence d’un artiste libre et unique qui a finalement trouvé sa voie : Vintersorg sait ce qu’il veut et il l’accomplit de fort belle manière. Nul ne pourra nier les indéniables qualités de cet album et il suffit d’écouter les perles que sont “ The Thesis’s Season ” ou “ Star Puzzled ” pour s’en convaincre.
Certains regretteront les passages plus brutaux, ils auront peut-être raison et devront patienter jusqu’à la sortie prochaine du disque de Borknagar. Quant aux autres, ceux à qui l’aspect noir du bonhomme faisait peur, ils n’ont désormais plus aucune excuse....