Il faut, en général, 2 ans à Koritni pour nous offrir une nouvelle galette, ce qui, lorsque l'on prend en compte la forte présence scénique du combo Franco-Australien, correspond à une durée assez courte. C'est donc avec surprise que nous voyons débouler ce "No More Bets" seulement une année après l'excellent "Game Of Fools". Tout devient plus clair à la lecture de la tracklist. En effet, les 15 titres de cet opus sorti en tirage limité (seulement 1.000 exemplaires, alors dépêchez-vous de vous le procurer !) proviennent de différentes origines. Nous trouvons ici quelques inédits, beaucoup d'interprétations acoustiques, et pas mal de lives. Si cet étalage peut ressembler à une sorte de vide-grenier, c'est plutôt à un cadeau du quintet à ses fans, ainsi qu'un hommage à ses racines, qu'il faut assimiler cette véritable offrande.
En effet, à travers ces différents titres, Koritni affirme avec force sa spontanéité, sa qualité d'interprétation, et également son ouverture d'esprit. Ainsi, les 7 titres tirés des précédents albums (période Green Dollar Colour incluse) passent haut la main l'épreuve du live, particulièrement ceux qui se voient adaptés à une interprétation acoustique. Il faut entendre le groove d'un "Emotional Audit" ou l'énergie d'un "Under The Overpass" pour comprendre que les titres composés par ce groupe ont une âme et une profondeur, et que ses membres sont de sacrés musiciens qui vivent le Rock au sens large avec honnêteté et sincérité. La facette unplugged est également l'occasion de découvrir 2 inédits qui tiennent parfaitement la route tracée jusque là par Lex et sa bande. "Dance Mamma Dance" est gorgé d'énergie et de bonne humeur, alors que "Hold On" dévoile une sensibilité jamais mise autant à vif jusque là.
Quant aux 3 covers proposée dans cette même configuration, elles viennent prouver l'étendue des influences de Koritni ainsi que sa capacité hors du commun à les digérer pour se les approprier. Le "Wanted Dead Or Alive" de Bon Jovi brille d'un soleil couchant rougeoyant, alors que le "Sweet Home Chicago" de Robert Johnson, rendu célèbre par les Blues Brothers, laisse dégouliner les racines blues de Lex par tous les grains de sa voix éraillée au Jack Daniels. Enfin, Koritni vient prouver à ceux qui en doutaient encore qu'il y a une sacré dose de ce même blues chez AC/DC avec une version de "Rock And Roll Ain't Noise Pollution" aussi brûlante qu'un mégot de cigarette appliqué sur la peau.
Mais là où les surprises sont des tailles, c'est dans la partie électrique de ce "No More Bets". En effet, si les versions live du dynamique "Not Your Man" et du plus heavy "Ain't No Love Song" n'apportent rien de plus que l'énergie inimitable du combo lorsqu'il monte sur scène, il en va différemment d'un "Living After Midnight" plus hard-rock que son interprétation d'origine par Judas Priest. Et là où vous n'en reviendrez pas, c'est lorsque vous découvrirez la reprise du "(I've Had) The Time Of My Life" tiré de la B.O de Dirty Dancing et transformé en un mid-tempo que nous qualifierons de plus membré que son original. Enfin, les sommets sont atteints avec un "Thriller" qui fera se retourner son géniteur dans sa tombe. En effet, le tube interplanétaire du King Of The Pop est ici interprété avec une énergie et une dynamique hard-rock qui fera faire le moonwalk au dernier des unijambistes.
Vous l'aurez compris, Koritni frappe un grand coup avec ce qui n'est pas vraiment un nouvel album, mais qui s'impose comme l'affirmation de l'identité d'un groupe qui respire le Rock'n'Roll par tous les pores de sa peau. Koritni est un grand et plus personne ne pourra en douter après ce "No More Bets" qui, s'il peut se traduire par "plus de paris", encouragera les moins hardis à miser plus d'une pièce sur ce quintet qui mérite au moins autant de reconnaissance que ses compatriotes d'Airbourne.