Ami lecteur qui va parcourir distraitement la fiche de cette Mécanique Céleste en prêtant néanmoins attention aux conseils et autres tags qui l'agrémentent, commence tout d'abord par lire attentivement cette chronique avant de décider en ton âme et conscience d'acquérir, ou non, ce troisième album des péruviens de Serpentina Satelite.
Krautrock, space-rock ou encore psychédélique sont les étiquettes accolées à l'objet, mais également quelques regards vers des références de ces styles musicaux que l'on peut effectivement associer sans trop se mouiller. Mais, car il y a un mais (non, pas un mets) et de taille : si dans les différents titres, nous retrouvons les boucles qui collent à merveille aux précédentes étiquettes, si les traditionnelles sonorités intergalactiques de claviers sont bien présentes, si nos Sud-américains n'ont pas leur pareil pour nous entraîner dans un ailleurs qui n'est sûrement pas de ce monde (du moins, pas par des moyens naturels et légaux), si l'on pourrait même retrouver dans la structure des différents titres le Tangerine Dream des débuts, le tout n'est pas à mettre entre toutes les oreilles.
Tous ces éléments sont en effet servis par une furia de guitares, véritable mur électrique qui vient agresser les oreilles telle une marée qui aurait oublié son reflux. Chaque titre est une véritable tension, menant les neurones à la limite de la schizophrénie, s'insinuant à chaque seconde un peu plus loin dans les entrailles de l'auditeur scotché à son siège… Pour autant qu'il possède quelques capacités à supporter tout cela sur la durée.
En effet, l'absence de temps mort dans ces titres saturés peut entraîner un trop-plein difficilement réprimable, et les deux plages expérimentales que sont Mecanica Celeste et Imaginez quel Bonheur … sont beaucoup trop courtes et une nouvelle fois peu variées pour apaiser nos osselets. Passées ces quelques minutes de répit relatif, c'est un Al Apaec qui vient carrément lorgner du côté du métal, avant que le dernier titre, le plus long, ne vienne définitivement clore les hostilités sur le même ton avant que le groupe ne s'applique à trouver une rédemption à grand coup d'Alleluia final.
Réservé à une clientèle avertie, cet album est sans contexte une galette réussie dans son genre - ce dernier n'étant pas à mettre entre toutes les oreilles - d'où la note dans laquelle ma part de subjectivité et de plaisir d'écoute sera réduite à sa plus simple expression. Quant à vouloir remettre ce brûlot au début de Fobos… Je vous laisse le soin de juger.