KILLERS (FR): Cités Interdites (THRASH) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Fidèle à ses habitudes le groupe basque à géométrie variable opère un nouveau changement de personnel avec l’arrivée de David PEPIOT à la basse (en remplacement de René CHAVIN) et de Patrick SORIA aux baguettes (en remplacement de Philippe BORDA) et surtout avec le départ du chanteur Serge PUJOS qui laisse le soin à Bruno DOLHEGUY, seul membre fondateur du groupe, de prendre en charge le micro en sus de la guitare.

Pour un premier essai il s’en sort d'ailleurs plutôt bien. Certes il cherche à limiter les risques en se contentant d’assurer de manière assez sobre son nouveau rôle mais sa diction reste très compréhensible, ce qui ne sera pas forcément le cas dans les albums qui suivront dans lesquels les vocaux typés « Thrash » manqueront un peu de clarté. Le chant ne diffère pas beaucoup de celui de son prédécesseur, tout au plus peut-on constater une diminution des montées dans les aigus ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.

Au niveau musical, le style pratiqué gagne en maturité, et l’équilibre entre les deux domaines de prédilection du KILLERS de l’époque, à savoir le Speed Metal et le Heavy, semble de plus en plus cohérent. Dès lors, le compromis entre hargne et mélodie s’affine, notamment grâce à un gros travail réalisé au niveau des guitares et à quelques tentatives pour varier un peu les sonorités, en incluant notamment des guitares acoustiques. Néanmoins, la tonalité générale reste très axée sur la vitesse et l’agressivité à l’image du véloce « L’armée Des Morts » qui ouvre le bal, ou bien de « Le Pouvoir Sans La Gloire ». Même la reprise de « L’aigle Noir » de BARBARA, est transfigurée pour devenir un morceau de Heavy Metal, style dans lequel l’album est bien ancré.

Malgré un nouveau chamboulement du groupe, KILLERS nous revient donc en grande forme et ne semble pas du tout se trouver affecté par son instabilité. Mais si les basques semblent avoir gagné en maturité, le groupe a perdu un peu de la fraicheur et de la spontanéité qui contribuaient grandement à son charme.
Ainsi, à l’exception notoire des excellents « No Man’s Land » et « Cités Interdites », la plupart des titres qui sont bien construits et bien interprétés manquent-ils de ce petit supplément d’âme qui transcendait les morceaux, pourtant proposés sous une forme assez amateur, de « Fils De La Haine » et « Danger De Vie ».

Difficile de cerner précisément ce qui fait défaut au Heavy Metal très véloce et très rugueux proposé ici. La recette peine à prendre et l'on reste un peu sur sa faim.« Cités Interdites » peut être considéré paradoxalement comme l’album qui assoit KILLERS dans la durée ou bien comme le disque ayant pâti de la frilosité temporaire d’un groupe confronté a de profonds changements internes.

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