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Après 2 albums aux sonorités sombres et modernes, Alice Cooper prend une nouvelle fois tout le monde à contre pied et nous sort un 23ème album qui plonge directement ses racines dans ses albums sortis entre 1972 et 1983. La surprise est d’autant plus grande que lors de la promotion de "Brutal Planet", il avait annoncé que cet album était le premier d’une trilogie qui avait trouvé dans "DragonTown" son second volet. Nul doute que l’accueil plus que timide réservé à ce dernier l'a incité à revoir sa copie et à envisager une nouvelle direction artistique. Et quoi de plus naturel que de recourir aux vieilles recettes qui, par le passé, lui ont assuré le succès afin de renouer avec celui-ci ? Mais le problème avec Alice Cooper , c’est qu’il a changé si fréquemment de style (passant du Rock psychédélique, au Rock, au Hard Rock, au Heavy Métal, au Cabaret, à la New Wave…) qu’il n’est pas évident de déterminer quel période représente son âge d’or et son style de référence. Que cela ne tienne, il suffit de toutes les prendre…
Et c’est un peu cette solution de facilité qui constitue la trame de ce "The Eyes Of Alice Cooper" qui pioche allègrement dans plusieurs époques de sa carrière en revisitant ses périodes Rock 70’, mais également Hard US des années 80/90, ainsi que son côté Grand cabaret. Tout cela sans pour autant négliger de petites incursions vers des univers lorgnant vers le Punk Rock Californien avec " Backyard Brawl" et "I’m So Angry".
Le mélange de toutes ces couleurs musicales est très bien agencé et bénéficie au surplus d’un excellent son. On passe du glammisant "Bye, Bye Baby", à un "Love Should Never Feel Like This" que l’on pourrait imaginer issu des cessions de "Love It To Death", puis à "Spirits Rebellious" qui rappelle "Brutal Planet", en passant par un "This House Is Haunted", indéniablement le titre le plus étrange, qui dégage une ambiance fantastique renvoyant à l’époque de "Welcome To My Nightmare". Dans ce dernier titre, l’utilisation d’une clarinette et d’un style de chant très particulier donnent une saveur toute particulière à cette chanson qui aurait peut être gagnée à adopter un ton encore plus solennel et encore plus pompeux.
Si l’éclectisme est au rendez-vous, il en va globalement de même de la qualité. En effet, bien que cet album ait été composé en une semaine et enregistré en 2, il est truffé de petites pépites. A commencer par la magnifique ballade "Be With You Awhile", une des plus belles écrite par Alice depuis bien longtemps. Ou bien l’ultra efficace "Novocaïne", transcendé par un orgue Hammond et un jeu de guitare renvoyant à celui de la paire Bruce / Buxton. Nous pouvons également à nouveau citer le rapide et Heavy "Backyard Brawl" ainsi que l’entraînant et enjoué "Detroit City" dans lequel Alice Cooper rend hommage à la scène Rock de la capitale du Michigan qu’il a connu lorsqu’il était plus jeune. Il cite ainsi certains des musiciens originaires de sa ville natale ( Ted Nugent, Iggy Pop, The MC5, The Silver Bullet Band, Bob Seger), et évoque même les très jeunes (Eminem, Kid Rock et Insane Clown Posse). Cette chanson colle à merveille avec l’ambiance musicale de l’album, à savoir une sorte de rétrospective joyeuse. Ce petit côté nostalgique est renforcé par la participation de Wayne Kramer, guitariste du MC5. A l’esprit garage Rock initial est ajouté un refrain Pop qui allie simplicité et efficacité.
Peu ou pas de titres mauvais ou tout simplement moyens (on peut toutefois citer "The Song That Didn't Rhyme" au goût d’inachevé malgré un texte savoureux) dans ce disque très facile d’accès. Tout est calibré pour exaucer les vœux de la majorité des fans d’Alice Cooper et cela fonctionne très bien. Tout au plus peut-on regretter le côté un peu facile de cette formule et la quasi-absence de prise de risque. Une fois de plus Vincent Furnier montre qu’il excelle dans l’art de sentir d’où vient et vers où tourne le vent. Dans ces conditions, il ne faut pas être surpris qu’il ait capté le revival Garage-Rock, lui qui, au surplus, était l’un des précurseurs du style. Il est simplement dommage qu’il n’ait pas joué la carte à fond en faisant appel à certains de ses anciens compagnons de route à l’instar de Michael Bruce ou de Dick Wagner pour rehausser encore un peu plus le côté nostalgique de cet opus. Mais ne nous méprenons pas, les excellents Eric Dover (guitare) et Eric Singer (batterie) font plus qu’assurer et nous pondent un son que jamais le Alice Cooper Band n’a été à même de seulement approcher.
De fait, le disque est un excellent divertissement, une parenthèse nostalgique et allègre qui s’exprime de manière très moderne, et qui ne semble avoir d’autre but que de faire plaisir. C’est déjà une très bonne chose. Mais il va bien falloir que le père Furnier se décide un jour ou l’autre à s’atteler à quelque chose d’un petit peu plus ambitieux et surprenant.
Pour la petite histoire, on peut noter que l’album est sorti avec quatre pochettes distinctes, la différence résidant dans la couleur des yeux et du rond entourant le "A" d’Alice Cooper . Ceux-ci pouvant invariablement être rouge, verte, bleue et violet.
Plus d'information sur
http://www.alicecooper.com/
LISTE DES PISTES:
01. What Do You Want From Me ? - 03:24 02. Between High School & Old School - 03:01 03. Man Of The Year - 02:51 04. Novocaine - 03:07 05. Bye Bye, Baby - 03:27 06. Be With You Awhile - 04:17 07. Detroit City - 03:58 08. Spirits Rebellious - 03:35 09. This House Is Haunted - 03:30 10. Love Should Never Feel Like This - 03:32 11. The Song That Didn't Rhyme - 03:17 12. I'm So Angry - 03:36 13. Backyard Brawl - 02:36
FORMATION:
Alice Cooper : Chant Calico Cooper: Chant Chuck Garric: Basse Eric Dover: Guitares Eric Singer : Batterie Ryan Roxie: Guitares Scott Gilman: Saxophone, clarinette Teddy Andreadis: Claviers Wayne Kramer: Guitares
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