Another Perfect Day... Comme pour justifier le titre de cet album, celui ci commence de façon parfaite. Une intro de base calquée sur celle d’Aces of spades, un riff de guitare bien killer, une batterie rock’n roll et une voix qui sent bon le whisky. On se dit alors que oui, chaque nouvel album de Motörhead est identique au précèdent. Est ce grave docteur ? Pas le moins du monde ; tapez du pied, secouez la tête, descendez votre bière et cassez votre verre sur le crâne de votre voisin de comptoir... Vous voyez, vous êtes heureux...
Pourtant, si le premier titre ne laisse aucun doute quant à la marchandise contenue dans ce 7eme opus, la suite de l’album aurait tendance à révéler quelques signes de nouveauté chez le bombardier anglais. Car rappellons nous, en 1982 Motörhead se sépare de Fast Eddie Clarke (ou fast Eddie se sépare de Motörhead en allant fonder Fastway). Son remplaçant, Brian Robertson, qui officiait précédemment au sein de Thin Lizzy, va alors apporter du sang neuf et surtout aider le groupe à montrer une facette différente de sa musique.
Ainsi le coté mélodique de cet album se voit-il renforcé avec des intros en arpéges, des effets de réverb sur les guitares, une base bien produite et pour une fois audible voire des mid tempo... Apres 6 albums passés le pied au plancher, les anglais poursuivent les années 80 en révélant un nouveau visage.
Certes ces évolutions restent discrètes. Peut être ne le remarquerez vous-même pas. Pourtant cet album est le premier a proposer une réelle recherche au niveau des arrangements et à bénéficier d’un mieux dans la production et du chant. Lemmy ne fait pas non plus du Kiske (remplacez par le nom de votre chanteur préféré) mais ne sonne plus systématiquement comme un trachéotomisé s’énervant en essayant de demander une clope.
Rassurons le fan de la première heure, il reste quand même des titres plus classiques : Back at the funny farm qui arrache tout sur son passage, le morceaux Rock it, ultra rock’n roll, Marching off to war, qui comme son nom l’indique donne l’impression de partir en guerre et Tales of glory débutant à la Killed by death pour continuer comme du AC/DC pur jus. Mais la plupart des titres de cette galette sont agrémentés de petits détails qui viennent les améliorer. Les soli sont bien plus travaillés par un Bryan Robertson qui se montre très efficace dans ses leads d’intro et redoutable dans ses interventions. Et puis il y a l’intro bluesy d’ Another perfect day, le coté planant de One track mind, la batterie pop de I got mine, le riff d’intro de Die you bastard et sa guitare à la Andy Summers ou encore les arpéges de Dancing on your grave…
Motörhead a mis les petits plats dans les grands pour rendre cet album hautement recommandable même si un grand nombre d'auditeurs ne verront qu’un nième album de la tête motorisé. We are Motörhead and we play rock’n roll. Oui mais pas seulement…