Formé en 2002 le groupe suédois de Sister Sin avait fait parler de lui avec la sortie de son deuxième album, " Switchblade Serenades", en 2008. En effet, leur hard rock teinté de heavy métal et de punk et emmené par une chanteuse, Liv, au grain de voix mordant avait su passionner les fans de Motörhead comme ceux de Mötley Crüe. Le résultat était assez explosif, même si fort classique, dans la lignée de Skew Siskin, Crucified Barbara ou encore Crystal Viper, autres groupes à chanteuses piquantes.
Ce troisième album suit logiquement la même lignée que ses prédécesseurs. Le groupe nous balance 11 titres pour une durée très courte (à peine 40 minutes) et ne fait pas de détails. Emmenés par une Liv dont la voix évoque une Doro aux accents sur vitaminés, Sister Sin propose des titres très directs et bien souvent d’une belle efficacité.
Ainsi le début d’album est imparable. Avec "Sound Of The Underground" et "Outrage", il nous propose ses deux singles et il frappe fort. Le son est énorme, les riffs dévastateurs et bien heavy, les refrains sont efficaces et la mélodie toujours bien présente. Liv s’y montre impériale et est bien accompagnée de quelques chœurs masculins. Cette première partie de disque se continue de bonne manière avec un très bon "Better Than Them" et surtout avec "24-7". Cette dernière, reprise de U.D.O., se détache particulièrement avec son excellent refrain aux accents forcément très heavy métal, le groupe se montrant à l’aise dans ce style plus enlevé.
Ensuite la recette tourne un peu en rond. Le groupe nous sort plusieurs titres qui se ressemblent avec toujours la même formule couplet / refrain appliquée un peu trop à la lettre. Certes, des titres comme "Heading For Hell", "Stand Alone", "Nailbiter", "Built To Last" sont de bonne qualité mais ils ne se démarquent guère par leur originalité. En fait, c’est en fin d’album que l’on retrouve une ou deux chansons plus marquantes comme "The Devil I Know" où la performance vocale ultra puissante de Liv force le respect, ou "Beat’Em Down", chanson très rapide et directe, hommage à un grand champion de boxe suédois, et dont le refrain ne fait une nouvelle fois pas de quartiers.
Malgré ces petits défauts, "The Sound Of The Underground" reste un album de hard rock teinté de heavy très solide, à la fois puissant et direct et sans démonstrations techniques ou chichis. Le groupe nous épargne par exemple avec bonheur l’exercice de la ballade. Sister Sin compense ainsi une originalité un peu absente par une fougue et une hargne qui font plaisir à entendre. Le disque et le groupe ont en tout cas clairement les moyens de grimper les échelons du genre assez rapidement tant leur fraicheur et leur énergie sont communicatives.