C’est qu’ils sont prolifiques les gars d’Evil One ! Un an seulement après un "Evil Never Dies" très réussi, et qui prouvait que ces derniers pouvaient enfin rivaliser sur la scène internationale, les voilà qui déboulent avec le nouveau "Militia Of Death".
Tout débute comme un bon vieux Megadeth période Peace Sells .... "Militia Of Death" bastone, bourrine, et explose dans tous les sens en soli de guitares furieuses. Parfois le riff reste seul, sur une rythmique plombée, et se répète, encore et encore, pour écraser les restes de votre cervelle. Cet opener est un rouleau compresseur ! Les chœurs martèlent à tue tête sur un passage mid-tempo bien lourd et vous laisse au sol, abasourdi ! Si l'on ajoute que c’est Jeff Waters lui-même qui pose un solo sur ce titre frénétique, c’est la cerise sur le gâteau !
Eh oui, Evil One vous l’aurez deviné, propose un métal thrashy digne de la fin 70’s et des early 80’s. Alors, c’est sûr, ils n’inventent rien, mais le plaisir de retrouver cette musique directe et coup de poing, exécutée par des frenchy qui plus est, quel plaisir ! Fred chante avec conviction et tripes, montant dans les aigus avec aisance, à la manière d’un Rob Halford. En chant grave, il est tout aussi convainquant et se révèle vite le pilier de la formation.
Le riff de "Straight To Hell" est aussi énorme que son refrain, "Baptised By Fire" est un mid-tempo taillé comme un apéricube, et "Memories" donne dans la ballade très 70’s et possède la fragilité d’un "Before The Dawn" de Priest sur les couplets. Dans ce cadre, nous pouvons apprécier le jeu des deux gratteux. Car si nous les savions efficaces d’emblée dans les riffs bourrins et les déluges de notes, on se rend compte qu’ils possèdent également un joli touché, et une âme.
Les autres titres parlent d’eux-mêmes. Nous vous laissons deviner la teneur et la brutalité d’un "Fast As A Shark" (Reprise déchaînée d’Accept), l’aspect du bien nommé "InstruMetal", qui avec son côté épique rappelle les premiers essais dans le genre par des Malmsteen et autres Mustaine.
Le dernier titre prouve que le groupe sait aussi faire preuve d’humour (mais la pochette vous avait mis sur la piste n’est-ce pas ?). La première partie du titre reprend à l’identique le morceau d’ouverture si ce n’est que le mot "Beer" remplace "Death", alors que la seconde partie donne dans un genre plus Rock, en ternaire. Et si vous laissez tourner le CD jusqu’au bout, la dernière minute devrait vous faire plus que sourire… Suspens n’est-il pas ?
Le plus beau dans tout cela, c’est que leur musique est tellement crédible et bien interprétée que ni leur second degré, ni le côté nostalgie des premières heures du métal ne viennent entacher ce bien bel album. Et là, c’est fort !
NB : A noter qu’Hermann Franck fait une apparition sur l’album, ainsi que Betov d’ADX sur "Straight To Hell".