Quatre ans qu’on l’attendait, ce nouvel opus d’Angra ! Après "Aurora Consurgens", les Brésiliens reviennent enfin en ce mois de septembre 2010 avec "Aqua". Il s’agit ici d’un concept-album basé sur l’œuvre de Shakespeare, La Tempête, et s’appuyant sur ce qui est, selon le chanteur Edu Falaschi, l’élément central de la pièce, à savoir l’eau. Mais sans aller dans les détails de la pièce de Shakespeare ni dans ceux de l’histoire contée par "Aqua", concentrons-nous sur la musique, si vous le voulez bien !
Angra a une fois de plus décidé de nous servir quelque chose de puissant, de métallique, d'énergique, le tout accompagné d'interludes mélodiques et inventifs caractéristiques du groupe, avec des soli aussi fascinants que techniques. Bref, ce que l'on peut remarquer au premier abord, mis à part la qualité de la galette, c'est bien la continuité chez les Brésiliens, avec une musique similaire à ce dont on était habitué.
Aucune prise de risque donc, mais des rythmiques en acier trempé, aux guitares rageuses soutenues par un jeu de batterie à la double grosse caisse des plus admirables; un jeu de guitare impressionnant de technique mais aussi de mélodie, la patte de Kiko Loureiro se ressentant à chaque seconde, et bien évidemment le chant inimitable d'Edu Falaschi, toujours haut et clair, donnant cette âme particulière à la musique d'Angra.
Ainsi, pour rentrer dans les détails, impossible de ne pas remuer la tête sur le single "Arising Thunder" (qui est d’ailleurs en téléchargement gratuit [voire les ‘Bonus’ en fin de chronique, avec en prime un mini-jeu flash à la Guitar-Hero à essayer absolument !]) où l'on reconnait d'emblée la patte d'Angra sur un couplet speed suivi d'un refrain où les guitares se font aussi grondantes que le bruit de tonnerre qui se fait entendre en bruit de fond, refrain relayé aussitôt par un interlude renversant aux guitares hurlantes et aux soli impeccables... Bref, on ne souffle pas une seconde, et ça enchaîne directement sur "Awake From Darkness" où le côté mélodique du groupe se fait sentir sur le refrain avec les diverses percussions ainsi que les accords plaqués à la guitare. A noter un interlude contrasté où la violence des guitares se voit ensuite anéantie par un piano se donnant soudainement seul en spectacle, signe que la patte progressive du groupe reste toujours d'actualité.
A cet égard, nous pouvons citer le très progressif "The Rage Of The Waters" dont l’intro rappelle les riffs déchaînés d’un Dream Theater, avec ses avalanches de notes en palm-mute ponctuées d’harmonies, l’interlude allant ensuite balader l’auditeur dans des sonorités brésiliennes aux multiples percussions doublées par une basse des plus groovy, ceci avant de laisser place à des soli de guitares laissant béat d’admiration. Et c’est sans compter sur la ballade "Spirit Of The Air", mêlant habilement quelques moments agressifs à une tendresse touchante, le tout soutenu par cette rythmique aux influences brésiliennes renforcées par des nappes de claviers en fond comme seul Angra sait en faire. Enfin, bien que l’on puisse s’attarder sur chacun des titres d’"Aqua", nous pouvons terminer en citant "Weakness Of A Man", où le riff de guitare acoustique frénétiquement interprété avec ses harmonies envoutantes se marie parfaitement avec une reprise de celui-ci en version métallique au milieu du titre. La guitare se retrouve une fois de plus en instrument maître, mélodique, inventif, et ultra-dynamique, soutenu par un chant parfaitement interprété, et une batterie qui n’est pas en reste.
Au final, sans apporter de véritable originalité, Angra fait du Angra et prouve une fois de plus que le groupe excelle dans un style qui lui est propre. Un album qui plaira définitivement aux fans du groupe, mais aussi à ceux qui ont un penchant pour un Speed Métal à la fois mélodique, inventif, subtil, et progressif.