Darkwater est toujours présent ! Après un changement de personnel à la basse, le groupe s’est recentré sur un métal progressif un peu plus direct. Trois ans après son 1er album, voilà que déboule "Where The Stories End" avec tout juste un peu moins de claviers et un peu plus de guitares. Le mix a pris de l’ampleur offrant une profondeur mettant en exergue le coté obscur de la force.
Le propos général du groupe s’est musclé et les longues compositions ont disparu puisque la très grande majorité des titres tourne autour des 6 minutes, un léger regret tout de même compte tenu du réel intérêt provoqué par ces épiques lors de la livraison précédente. Alors que dire de cette 2ème offrande du groupe suédois ? Et bien qu’elle est manifestement de haute voltige car avec ses compositions toujours aussi bien structurées (de réguliers breaks apparaissent mais n’alourdissent pas le propos) et la qualité de ses intervenants, le combo a su ne pas chercher à tout remettre en cause.
La section rythmique balance grave et assure l’essentiel, l’unisson est donc bien marqué et le reste de la troupe suit forcément d’une fort belle manière offrant un métal mélodique de grande classe. Le titre inaugural (Breathe) donne le ton, les claviers utilisent des sons plus technoïdes (plus mais pas trop) relayés en nappes régulières faisant un tout qui en impose. Les guitares noient les oreilles et assurent la métallisation du son. Le chanteur/guitariste est encore une des attractions de ce disque, l’évolution du timbre apporte encore plus de variété dans ses interventions et cristallise toute la réussite de ce disque. La filiation avec James Labrie, si évidente il y a trois ans, s’estompe pour donner un espoir supplémentaire, sincèrement une des plus belles voix du moment avec Damian Wilson ou Marco Glühmann (Sylvan).
Difficile de trouver un moment faible sur la longueur. Le CD inséré dans la platine, l’album déroule logiquement et provoque un effet d’habitude à l’image d’une drogue. L’évolution du groupe est certaine, mais à ce stade il n’y a pas honte à dire que si les influences de leurs prédécesseurs sont marquantes, les Suédois naviguent sur leur propre paquebot d’une manière autonome et clairvoyante.
Ce disque confirme tout le talent entrevu en 2007 par notre collègue Nicofred. Si Dream Theater vous lasse avec ses démonstrations permanentes, si Nightwish vous scandalise les oreilles avec sa chanteuse trop haut perchée, tournez-vous vers Darkwater. Vous pourrez avoir le bon sans le mauvais, forcément un juste calcul au final. En fin d'année, au moment des comptes dans la catégorie métal progressif, Darkwater risque de ne pas être loin des podiums !
Nota : Après de longues hésitations, il manquait juste un épique pour que la balance penche du coté d'un 9/10