Troisième des quatre albums officiels que Warlock enregistre sur une période très courte, True As Steel, publié en 1986, est aussi le moins bon, bien que le succès ait été au rendez-vous à l’époque, confirmant l’ascension du groupe et lui offrant même la chance de participer cette même année au Monsters Of Rock (avec, excusez du peu, Scorpions, Def Leppard, Ozzy et Dio), alors le plus important festival de Hard Rock.
Toutefois, il faut bien admettre que ce disque souffre parfois d’un cruel manque d’inspiration, qui le rend assez inégal. Les titres s’enchaînent, il est vrai, sans temps mort. Son écoute est des plus agréables mais une fois le court instrumental final ("T.O.L.") terminé, on prend conscience que les Allemands ont fait nettement mieux, surtout avec Burning The Witches et qu’ils semblent avoir perdu en route une forme d’innocence, de naïveté également.
Pourtant, la recette est la même que sur Hellbound par exemple et Doro donne tout ce qu’elle a, apportant à des compositions classiques un charme réel mais cette fois la mayonnaise prend moins bien. Certaines chansons se révèlent assez plates, à l’image de la ballade obligée, "Love Song", aussi peu originale que son titre, à l’image également du rapide mais quelconque "Speed Of Sound" ou de "Lady In A Rock’n’ Roll Hell". Heureusement, d’autres morceaux ne sont néanmoins pas désagréables, bien au contraire : "Mr. Gold" au refrain imparable, l’énergique "Fight For Rock" , hit qui ouvre alors au groupe la porte des radios, "True As Steel" et son tempo assez lent et rehaussé lui aussi de lignes vocales mémorables, et dans une moindre mesure les dernières mesures de "Igloo On The Moon".
Le bilan est mitigé en définitive. Des titres efficaces, bien troussés, mais que parasitent d'autres plus quelconques et, au final, aucun véritable hymne. Il va sans dire que son successeur, le célèbre Triumph And Agony, corrigera cette lacune et de la plus belle des manières…