Un peu plus de deux ans après "Delusions Of Grandeur", Circle II Circle est de retour avec "Consequence Of Power", son cinquième album studio. Avec ce nouvel essai, le groupe est clairement à la croisée des chemins, il est sur une pente descendante depuis un premier album sympathique, et il doit clairement se reprendre après sa très moyenne dernière production. L’univers et la patte Savatage sont désormais bien loin, et le groupe semble déjà en nette perte de vitesse, se transformant rapidement en une banale formation d’un genre bien encombré avec son heavy métal mélodique de plus en plus formaté et sans âme. Nous noterons que pour cet album, le groupe a changé de batteur et n’a conservé qu’un seul guitariste après le départ d’Evan Christopher.
Il nous est de nouveau proposé un concept, basé cette fois sur la folie humaine et l’évolution de la société en général. Et à l’image de "Delusions Of Grandeur", ce nouvel opus est une déception de plus de la part du groupe américain. Encore une fois, il ne dispose pas d’une très bonne production. Le son est brouillon, la guitare et la batterie peinent à se faire une place face au chant, toute la place étant prise par la voix de Zak Stevens qui ne laisse que très rarement émerger son guitariste, juste pour quelques soli ici et là. Et même si Stevens reste un chanteur de talent, il est trop omniprésent et même souvent désagréable sur les passages les plus heavy et aigus.
Il en résulte une première moitié de disque vite écoutée et vite oubliée tant rien n'en ressort. Les mélodies sont absentes, la guitare n’existe que pour des soli trop techniques et arrivant souvent comme un cheveu sur la soupe. Il ne reste dans ce marasme que quelques petits passages qui ressortent avec un aspect heavy intéressant sur "Consequence Of Power", un bon refrain sur "Out Of Nowhere", et un chant épique sur cette dernière et sur "Remember".
La deuxième moitié de l’album remonte un peu le niveau et fait du bien après tant de heavy bas de gamme et indigne de celui qui a été le chanteur de Savatage. En effet, "Episode Of Mania" fait par exemple son effet, bien chanté avec une certaine douceur qui manquait et est soutenue par un bon riff heavy et rapide, la guitare retrouvant une place de choix, même si le solo sonne encore trop technique et s’insère assez mal.
Enfin, il y a deux titres retrouvant un peu l’esprit et la classe Savatage. "Take Back Yesterday" est une belle chanson heavy, avec un piano très bien mis en avant, et sur laquelle Stevens se souvient enfin qu’il a été un immense chanteur, à la fois puissant, épique et mélodique. Nous touchons vraiment au but avec la dernière chanson, "Blood Of An Angel", une très belle ballade principalement jouée au piano avec un lyrisme enfin retrouvé. Le refrain est splendide et nous renvoie directement à "Edge Of Thorns" de Savatage. Ce titre sauve en partie l’album et fait regretter le manque d’inspiration de l’ensemble.
Malgré cette note positive, "Consequence Of Power" est une cruelle déception de plus de la part de Circle II Circle et de Zak Stevens, principal artisan de ce marasme. Le groupe est désormais bien loin d’un premier album prometteur et s’enfonce, malgré quelques sursauts comparables à des tentatives vaines de rester en vie, dans la médiocrité et les bas fonds du genre. Il n’y a en effet même pas de quoi rassasier les fans en manque de Savatage, et l'on doute à présent de l’avenir d’une formation qui parait déjà complètement usée.