Lorraine Young, Steve Francis et Emmanuel De Saint Méen forment le jeune groupe Delusion Squared et, avec son premier album éponyme, rentrent par la grande porte dans le monde du progressif.
En effet, cet opus au concept futuriste assez sombre met en œuvre des thèmes proches de l’univers de Ayreon et de son géniteur hollandais. Les titres s’enchaînent dans une noirceur douce (In My Time Of Dying; Sentenced) où se côtoient les 6 cordes acoustiques et électriques pour des finaux hauts en couleurs. De légères touches métal (L’enchaînement Copyrighted genes/The Betrayal) font leur apparition dans ce monde fait de légèreté sans porter atteinte à l’œuvre en cours de construction, l’ombre de Porcupine Tree rôdant dans les parages !
Le travail fait sur la voix de Lorraine pousse l’imaginaire aux confins de la sensualité car la belle porte en elle un organe assez fabuleux et original dans le domaine du progressif. Il peut être fait référence à Suzanne Vega pour les parties traditionnelles et Belinda Korcic (The Killing Mood)) pour les montées dans les aigus. En jetant une oreille sur la ballade What We Will Be, il est un défi pour n’importe quel auditeur sensible de ne pas se sentir embarqué par cette voix magnifiée par une mélodie manifestement à son service.
La composition en 2 parties qu’est By The Lake apporte une ambiance technoïde satellisée par des nappes de claviers (rarement utilisés comme cela) et c’est vers Pineapple Thief que se porte le regard des inspirations. Mais le dernier enchaînement The Departure/A Creation Myth finira par convaincre les plus sceptiques car après une introduction instrumentale digne d’un Mike Olfield vitaminé, la suite offre un air de Phideaux dans toute sa splendeur.
Pour sortir l’opus de nombre des références utilisées, il faut bien avouer que l’album gagne en intensité lorsque la fin se rapproche et crée alors une sensation de manque intense que seul l’appui sur la touche Lecture du lecteur CD peut combler. Delusion Squared frappe fort pour une première œuvre qui risque d’être celle à laquelle les futurs albums du groupe feront référence. Un opus digne de figurer dans tout bonne CDThèque aux cotés des artistes précités. Le risque pris étant faible, il n’y a plus qu’à se procurer le CD (un très beau CD Digitak en 3 volets) directement auprès du groupe via son site internet.