ARTISTE:

KOI

(SUÈDE)
TITRE:

IN TOMORROW HID YESTERDAY

(2010)
LABEL:

PROGRESS RECORDS

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Chant aigu, Intimiste, Mélancolique, Planant
""
MARC M (12.10.2010)  
3/5
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Décidément les groupes venus de Suède sont de plus en plus nombreux, et spécialement dans le rock progressif. D'après leur biographie, ces jeunes gens de Koi ont démarré comme un groupe de métal mais leur orientation actuelle s'en éloigne pourtant sensiblement. En fait, on ne voit que peu de rapport avec le genre pendant les deux premiers morceaux de ce premier album. Plutôt une influence du style "post-rock alternatif" avec guitares saturées grattées très vite et synthés planants… D'autres ont suivi le même chemin, passant du métal ou encore de "l'emocore" à une musique atmosphérique - comme Oceansize ou même Dredg, deux références faciles à évoquer à l'écoute de ce premier opus de Koi.

En quelques années, ces gars - dont la moyenne d'âge se situe autour de 21 ans seulement - ont apparemment découvert le progressif, pas celui de Yes ou Genesis mais celui de Porcupine Tree dans ses moments les plus mélancoliques. Guitares acoustiques légères, nappes de cordes, bruitages électroniques discrets, mellotron, voix un peu androgyne et plaintive, parfois légèrement déphasée. Nous sommes en terrain connu. Par contre, se note aussi l'utilisation récurrente de murs de guitares électriques saturées et noyées dans la réverbe, un peu comme chez les deux références cités plus haut, Sigur Ros, Godspeed You Black Emperor ! ou encore Loss Of A Child et d'autres qui produisent une musique instrumentale similaire.

Les morceaux sont souvent enchaînés entre eux, donnant à l'ensemble une impression de continuité. Si les trois premiers (totalisant déjà plus de 25 minutes !) ne sont guère nerveux, à part quelques passages plus enlevés, notamment l'instrumental "Woodnote" et une petite section du très long et plaintif "Terminal souls", le ton se durcit un peu avec "Navigated To Blank Undrawn" avec rythmes programmés, voix trafiquée oppressante, riffs de guitare un peu sales sur fond de violons larmoyants. Ah, surprise : le claviériste Roberd Palm (qui n'a pas participé à l'écriture des titres, lesquels sont avant tout l'œuvre du chanteur/guitariste Patrik Andersson) se fend d'un petit solo de clavier au son tourbillonnant façon minimoog ! Une petite référence au Marillion d'antan ? Suite à quoi, le morceau-titre repart sur un riff lancinant et de nouveau assez sale, des roulements de batterie assez nerveux, qui laissent la place à un passage calme où transparaît une sorte d'inquiétude latente. C'est ensuite de nouveau un instrumental, à la fois atmosphérique et plus fiévreux, aux multiples parties, sans véritable solo, prolongé par le bizarre "Eventide" avec ses bruitages de guitare électrique, sur fond d'orgue au son vieillot. Ce n'est qu'ensuite que Patrik Andersson reprend le chant pour le très mélancolique "In A World Of A Child's Mind" où dominent le piano, des nappes sous-jacentes imitant un vent sourd et continu, un violoncelle et quelques harmonies vocales, le tout sans aucune percussion.

Le côté plus puissant et même un peu bruyant revient sur la fin de "Breaking Of The Day", malgré un début plutôt léger, le temps d'une partie sans chant avec batterie mixée un peu en retrait mais déchaînée derrière un mur de guitares saturées, un final qui se fond dans l'instrumental étrange et dissonant "Metamorphosis" avec sa guitare électrique pincée au son très métallique suivi du très bref "Swaying To Sleep" tout aussi étrange malgré ses synthés planants et dont on ne comprend pas trop l'intérêt, surtout qu'il s'arrête trop vite sans se fondre dans le morceau suivant… "Less Than Abstract" démarre avec une guitare électrique glissando sur fond de piano et d'harmonium. OK, Sigur Ros et le groupe de Steven Wilson ont déjà fait ça bien des fois, mais voilà des sons qui invitent au rêve et dont on ne se lasse pas. Le morceau est bâti en crescendo, avec des couches de parties instrumentales et vocales qui se superposent et on finit par avoir une nouvelle fois un mur de guitares soutenu par des cordes synthétiques tissant un motif rapide et entêtant sur lequel s'élève la voix touchante de Patrik Andersson.

L'album compte quand même certains défauts : les vocaux un peu trop plaintifs (et même un peu approximatifs sur "Terminal Souls"), les crissements des doigts clairement audibles sur les cordes de la guitare acoustique lorsqu'elle est utilisée, de même que l'utilisation discutable du feedback et même du larsen sur certains passages, notamment pendant la fin bruyante et inutilement prolongée de "Less Than Abstract", un morceau final pourtant très beau dans son ensemble.

"In Tomorrow Hid Yesterday", est un album plaisant, empli d'une profonde mélancolie, d'une langueur parfois presque douloureuse. Un album qui évoque les paysages désolés d'une Europe du Nord baignée dans les brumes glaciales de l'hiver, avec néanmoins une certaine puissance, quelques passages assez enlevés. Bien sûr, tout cela n'est guère original si l'on connaît toutes les références citées dans cette chronique, parfois un peu prévisible aussi. Les parties vocales de Patrik Andersson n'ont pas non plus la puissance mélodique ni la clarté de celles d'un Gavin Hayes (Dredg). Néanmoins vu le jeune âge des membres du groupe, leur marge d'évolution reste importante, surtout si le claviériste voulait s'impliquer davantage dans les compositions. Koi est sans doute un groupe à suivre.


Plus d'information sur http://www.koiband.net





LISTE DES PISTES:
01. The Rabbit (6:46)
02. Woodnote (6:15)
03. Terminal Souls (9:02)
04. Navigated To The Blank Undrawn (5:58)
05. In Tomorrow Hid Yesterday (6:30)
06. Eventide (0:50)
07. In A World Of A Child’s Mind (6:21)
08. Breaking Of The Day (4:40)
09. Metamorphosis (1:25)
10. Swaying To Sleep (0:42)
11. Less Than Abstract (8:38)

FORMATION:
Eemu Ranta: Guitares
Joni Kaartinen: Basse
Markus Möntinnen: Batterie
Patrik Andersson: Chant / Guitares
Roberd Palm: Claviers
   
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