Le second album du projet du batteur brésilien Heleno Vale, se positionne dans la droite ligne des formations du type Avantasia ou Luca Turilli, à savoir un Heavy Metal très mélodique et très véloce. Comme dans le cas du Tobias Sammet's Avantasia, la structure du disque repose sur la participation de nombreux invités. Tant il est difficile d’en faire la liste, tant celle-ci est importante. Il suffira de dire que 25 chanteurs (ou chanteuses) sont crédités pour que l’on mesure l’ambition de ce second volet de ce «Metal Opera». On peut toutefois citer, parmi les plus connus, Roland Grapow (ex Helloween et Masterplan), Jon Oliva et Zak Stevens (Savatage), Blaze Bayley (ex Iron Maiden), Tim Ripper Owens (ex Judas Priest).
Le maître de cérémonie et grand architecte de ce disque, Heleno Vale, a su malgré cela, conserver une certaine homogénéité à l’ensemble. De fait, cette grande variété d’intervenants ne nuit ni à l’efficacité de la musique, ni à l’harmonie de l’histoire contée ici. Ainsi, un morceau de la trempe de "Amoun’s Foutain", joue habilement des changements de vocalistes (successivement un homme, une femme, un groupe de chanteurs…) sans que l’on ne se trouve le moins du monde gêné par une éventuelle cassure de rythme.
Les compositions sont fluides et s’imbriquent bien entre elles, tout en conservant leur personnalité propre. Ainsi le lourd et rugueux " Into The Arc Of Time" succède au rapide et symphonique "Amoun’s Foutain" sans que la tension n’en souffre.
S’il est difficile de s’attacher à l’histoire relatée ici, du fait de sa complexité, il n’en reste pas moins que la musique se révèle très expressive et très prenante. Il serait un peu exagéré de parler d’originalité tant les influences sont nombreuses (allant d’Helloween à Savatage, en passant par Avantasia), mais indéniablement Heleno Vale possède un talent de compositeur et d’arrangeur qui n’ont d’égales que la densité de son carnet d’adresse. Parmi les très bons moments de cet album, qui par ailleurs n’en comprend pas réellement de mauvais, nous pouvons citer "Forest Of Incantus" doté d’une très belle mélodie et de changements de rythmes forts opportuns, ou bien "Amoun’s Foutain" (encore une fois) magnifié par une splendide voix féminine. "The Verve" n’est pas en reste pour procurer à l’auditeur de larges tranches de frissons et de plaisir. A la manière d’une montagne russe, ce long morceau nous emporte dans des univers très variés et marqués.
Bien que ne brillant pas par une originalité folle, ce "Labyrinth Of The Truths" rayonne par la grâce d’un excellent casting, notamment au niveau du chant, et par le biais d’une grande maturité d’écriture et d’orchestration. Définitivement pas un album révolutionnaire, mais le tout est si bien amené qu’il serait dommage de faire l’impasse sur ce bon disque.