L’Escouade nous propose son premier album 3 ans après sa formation vertébrée autour du parolier et charismatique Pierre-Yves Theurillat, plus connu du monde progressif francophone pour sa participation à l’aventure helvète Galaad. Le combo œuvre dans un rock-folk assez haut perché qualitativement parlant, où les textes de PYT font…mouches.
Les références qui viennent instinctivement à la tête sont Noir Désir; Phaesis (Comme Elle ; Un Mois De Mai) voir Tri Yann pour l'état d'esprit, même si le rapprochement avec Ange est réalisable, quoique plus subtil en regard à la filiation proche avec son patriarche Francis Décamps.
Le propos surfe sur un rock mélodique d’une précision diabolique au niveau du mix, les interventions subtiles des artistes élèvent encore plus haut le parolier et ses textes imparables de poésie moderne. L’immense majorité des titres est signée de PYT et Schnyder, seul Bibi est crédité à PYT/Fleury, et pour ne rien cacher, cette dernière composition est parmi la plus belle de la galette au niveau sensibilité et émotion.
Le titre éponyme ouvre une porte prometteuse et pleine d’espoir sur un futur discographique plus proche d’un Galaad, car il faut bien avouer que cette escouade n’est pas de la même veine que le groupe des années 90, et pourrait décevoir les éventuels aficionados qui auraient espéré un renouveau du groupe suisse. Oubliez tout de suite le progressif puissant et gardez la magique plume de PYT fièrement transportée par un groupe en pleine possession de ses moyens.
Des titres plus accessibles d’accès portent l’espoir d’une (hypothétique) réussite commerciale (Le Cœur Pur), hypothétique du fait de la relative confidentialité de la distribution. Mais arrêtons de nous lamenter et disons-nous que cet élitisme forcé servira à remplir les cœurs de bonheur de ceux qui auront eu la chance de se procurer cette pépite sur le site MySpace du groupe ou sur le lien suivant : http://www.muzilus.fr/.
Résumons-nous :
- Un parolier/chanteur de haut niveau.
- Des compositions toutes plus réussies les unes que les autres.
- Une captivante sensibilité permanente et judicieusement maintenue.
Rien de plus n’est nécessaire pour se dire que L’Escouade vient de signer un grand moment de musique qui mériterait juste d’être pimenté d’une petite touche de pensée progressive lors de la prochaine livraison pour décrocher la timbale et rallier les (éventuels) indécis de la période Galaad. Un peu de douceur dans ce monde et certainement un des disques francophones de l’année...