Ceux d'entre nous qui suivent avec attention la carrière de Porcupine Tree ont certainement remarqué la présence de plus en plus habituelle d'un nouveau venu au sein de cette formation, en particulier sur la dernière tournée de ce groupe.
Le nom de ce guitariste, qui a fait la première partie de Porcupine Tree lors de son passage l'année dernière au Trabendo, à Paris, est John Wesley. Et ce personnage n'est pas réellement un petit nouveau dans le sens où il a déjà quelques albums solos à son actif, dont le premier fut ce "Under The Red And White Sky".
Première chose à noter sur cet album : John Wesley est quelqu'un qui sait s'entourer. Certes il s'agit là d'un album solo mais s'entourer de Mark Kelly, Ian Mosley et Steve Rothery, tous issus de Marillion, ou du batteur de studio Mark Prator, donne clairement un avantage. Si l'on ajoute à cela un soin particulier apporté à la production, l'impression dès les premières notes ne peut être que bonne.
Mais que les fans de Marillion ou de Mark Prator ne sautent pas au plafond trop vite, la ressemblance entre le travail solo de John Wesley et les productions de ces personnalités nettement plus connues est loin d'être évidente. Tout au plus arriverons-nous à trouver un certain lien entre cet album et les compositions calmes de Seasons End, telles "Easter" ou "Berlin".
John Wesley donne en effet dans le rock intimiste teinté de touches progressives bien présentes mais assez discrètes.
L'ensemble de l'album sonne donc comme une succession de chansons dont la qualité reste peu équilibrée et il en ressort logiquement un sentiment mitigé.
On apprécie la progression et l'envolée finale de "Thirteen Days", le caractère intimiste et poignant de "Rome Is Burning", mais lorsqu'il essaie de toucher à des domaines plus rocks, comme sur "Waiting For The Sun", les limites de John Wesley apparaissent clairement et l'attention n'arrive guère à être soutenue.
Ajoutons à cela des erreurs grossières, comme le beaucoup trop pop "The Last Light" et nous obtenons ainsi un album qui n'a d'intérêt que dans le fait qu'il permet de connaître une autre facette de ce guitariste dont vous pouviez souhaiter en apprendre un peu plus, si vous aviez assisté à sa prestation acoustique l'année dernière.
Malgré quelques bons moments et des moyens importants mis en œuvre, tant techniquement qu'humainement, "Under The Red And White Sky" n'est clairement pas un album qui restera dans les mémoires ou permettra à son auteur de se propulser sur les devants de la scène progressive internationale.