Mugstar, jeune groupe Anglo-Saxon, est décrit sur le Net comme symbolisant le son de l’explosion de 10 000 soleils, palpitant d’une beauté qui se répète à l’infini. Voilà une métaphore efficace !
Le groupe propose avec Lime son 2ème album studio en cette année 2010. Ces gars ne chôment pas et leur démarche osée peut rappeler les premières heures d’un Purple sur scène, avec de longue jams instrumentales virant psychédélique par la linéarité et l’obstination des musiciens. Cette nouvelle expérience nous conduit parfois vers des élucubrations assez bruyantes et expérimentales, à l’image du chaos qui envahit la dernière partie de "Radar King", qui débute pourtant par un voyage des plus Floydien.
Dans ce nouvel album, chaque titre est introduit par une rythmique qui sera à la base du tricotage musical. Ainsi, "Sunburnt Impedance" démarre sur un rythme très "Space Truckin’", "Serra" à la manière de l’intro de "Highway Star", et "Radar King" tel un grungy Nirvana. Cette rythmique, sympathique bien que manquant de solidité, tient la barre à l’infini tandis que le clavier spatial et la gratte bourrée d’écho semblent improviser sur trois accords : un coup à l’endroit, un coup à l’envers ; Un coup moins vite, un coup plus vite ; Un coup avec une note en plus, un coup avec une note en moins. La phrase est longue et répétitive, mais elle révèle bien la musique de Mugstar. Parfois dans cette ambiance particulière (c’est le cas dans "Serra") surgit un petit gimmick qui attire l’attention. Mais quand celui-ci est rejoué plus de 60 fois en deux minutes, ça fait un peu beaucoup. Encore raté !
Le final "Beyond The Sun", tel une morne plaine dévastée après un terrible combat, semble attendre, immobile, parfois mélancolique, parfois grave. Les sons de claviers très électro nous révèlent bien plus tard que nous somme certainement sur une autre planète, comme le confirme son titre. La recette reste la même, mais dans cette ambiance unique, la magie opère et vous emporte.
Finalement l’auditeur, souvent partagé entre alchimie lumineuse et profond moment d’ennui voire d’assoupissement, en ressort avec cette impression d’être passé à côté de quelque chose…
Les plus courageux pourtant, amoureux d’un Space Rock répétitif, pourront y déceler, après quelques écoutes, des ambiances fortes, les entraînant à travers un véritable vortex musical, pour une exploration esthétique originale. Mais il faudra pour cela avoir fait un stage très poussé à la Nasa.