Ne vous fiez pas trop au visuel façon Opeth/Katatonia de High Hopes In Low Places. En effet, si vous attendez de cet album, le sixième (déjà !) de End Of Green, un puissant et tragique poème automnal, vous en serez pour vos frais. Non pas que ce recueil calibré de dix chansons ne charrie pas son quota de mélancolie, au contraire mais il le fait avec trop de maniérisme et de mièvrerie pour vraiment émouvoir et donner les frissons espérés.
Ce disque, néanmoins bien fait et agréable, est finalement un peu l’image de ces Allemands. Arrivés là pourtant en 1992, ils n’ont pour le moment pas réussi à convaincre, la faute à une discographie lâche et décousue et à un manque flagrant d’inspiration sinon de personnalité. Dans la lignée du Paradise Lost le plus accessible, de Sisters Of Mercy voire de Type O Negative, End Of Green mouline donc un Rock Gothique presque pop et New-wave, alourdi de temps à autres par des guitares en acier recouvertes d’une couche de tristesse ("Tie Me A Rope… While You’re Calling My Name").
D’ailleurs, c’est surtout cet instrument qui tire son épingle du jeu, sauvant une baraque dont les fondations sont fragilisées par un chant si peu original qu’il en devient pénible, Michelle Darkness (?) se prenant un peu trop pour un Nick Holmes du pauvre même si l’homme ne chante pas si mal que cela.
Cependant, High Hopes In Low Places, qui succède à The Sick’s Sens, premier effort notable des Teutons, s’enfile sans trop de difficultés et ce malgré sa fadeur. Les chansons tiennent la route dans l’ensemble, certaines s’avèrent plutôt même bien fichues, à commencer par "Blackened Eyes", "Slaves", "Goodnight Insomnia", zébré par de surprenantes harmonies à la Iron Maiden, ou "Carpathian Gravesande", lesquels sont malheureusement plutôt placés en début de parcours, laissant les titres les plus tièdes fermer une marche loin d’être funèbre.
End Of Green n’a pas à rougir de cet album, toutefois ce n’est pas avec une réussite aussi mitigée que ces géniteurs parviendront à s’imposer et encore moins à détrôner leur évident modèle, Paradise Lost.