En 2001 sort ce qui restera pour beaucoup l'album de la résurrection de Yes. Rick Wakeman n'est pas encore revenu confirmer le retour de la formation mythique de ce groupe qui ne vieillit pas mais avec "Magnification", Yes annonce clairement son intention de ne pas tomber dans l'oubli.
Alors que beaucoup pourraient avoir envie d'un retour aux grandes heures de "Close To The Edge" ou "Tales From Topographic Oceans", Yes arrive là où on ne l'attendait pas forcément, plus précisément dans le domaine du mariage entre rock progressif mélodique et orchestre symphonique. Le risque était grand de retomber dans certaines recettes faciles qui avaient pu donner le "90125" des années 80 ou de laisser libre court à une œuvre pompeuse et prétentieuse, mais Yes s'en sort parfaitement, avec tout le talent qu'on lui connaît.
Ainsi, les expérimentations sont nettement abandonnées et "Magnification" est un album qui saura séduire dès la première approche, même si chaque écoute apporte son lot de découvertes tant l'ensemble est empli de subtilités, essentiellement sur le plan des constructions rythmiques des morceaux. Les dissonances sont pratiquement inexistantes et remplacées par une subtile collaboration entre musique classique et rock, voire parfois des essais dans la plus pure tradition des musiques de films telles la fin de 'Dreamtime' ou le début de 'Give Love Each Day'.
Surtout, cet album marque le retour du Yes extrêmement inspiré, capable de génie et apte à transformer ce qui n'aurait pu être qu'un banal morceau pop en référence progressive. Ainsi, le travail effectué derrière des mélodies que l'on pourrait qualifier de faciles transforme 'Magnification', 'Don't Go' ou 'We Agree' en chefs-d'œuvre. Enfin, la seule présence d'un 'In The Presence Of', typique de ce que Yes sait faire de mieux, suffit à justifier l'écoute de cet album.
Avec "Magnification", Yes confirme sa grande forme. Nombre de fans pensaient qu'il ne manquait plus qu'un retour de Rick Wakeman derrière les claviers pour permettre à cette formation de se réinventer. C'est chose faite et tous les espoirs sont donc désormais permis.