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Arrivé sur la scène Thrash avec un peu de retard, Testament se devait de proposer très rapidement une suite au brutal et rugueux "The Legacy". Ce fut chose faite avec ce "The New Order" qui, bien que paru seulement un an après son prédécesseur, montre une évolution notable par rapport à celui-ci. Le propos est ici beaucoup plus mélodique qu’il n’a pu l’être par le passé. On sent que l’évolution récente des ténors du Thrash et la progression technique des membres du groupe ont grandement contribué à ce changement. Mais là où Metallica à su rapidement transcender son Speed Metal initial pour créer des albums variés, surprenants et novateurs, en 1988, Testament peine encore à s’affranchir d’un Thrash Metal basique et primitif. Certes, le groupe a grandement ralenti le tempo et assagi sa musique, notamment en y intercalant de nombreux passages mélodiques et autres interludes musicaux. Mais là où la bande à Hetfield parvient à créer un style unique à partir de diverses influences, Testament s’engage un peu maladroitement dans une superposition de plans qui ont du mal à fusionner entre eux. Cela met en exergue la différence qui peut exister entre un groupe qui additionne les styles et un autre qui les fusionne, entre un bon groupe et un groupe habité par le génie.
Car le Testament de l’époque "New Order" n’est pas mauvais, loin s’en faut, mais coincé entre le jubilatoire et primal "The Legacy" (1987) et l’efficace et brutal "Low" (1994), il se trouve un peu empêtré dans un style qu’il ne maitrise pas encore totalement. Les bons moments sont tout de même légion, et au travers des énergiques et directs "Into The Pit", de l’entraînant "Trail By Fire", ou bien du sans compromis "Disciples Of The Watch", nous avons là de quoi osciller du mulet à s’en faire péter les cervicales. Nous pouvons également citer le pêchu "The Preacher", même si dans ce cas nous sommes à deux doigts du plagiat par rapport au "Faster Than You'll Ever Live To Be" d’Exodus (album "Pleasures Of The Flesh").
Mais à côté de ses classiques du Thrash, nous trouvons trop de titres moyens, ou qui peinent tout simplement à nous faire décoller. Au-delà d’un léger mais réel manque d’inspiration, la faute en incombe essentiellement à un défaut de cohérence. Ainsi, " Eerie Inhabitants" est très symptomatique de cet état de fait. Nous avons là une succession de bouts de chansons collés un peu maladroitement entre eux, mais en aucune mesure un morceau efficace. Après une intro aérienne plutôt agréable, nous avons droit à une période Thrash pur jus, puis sans transition, à un pont de guitares claires qui alignent soli et arpèges très réussis, pour déboucher sur un final un peu chaotique. Chaque partie est globalement une réussite mais cela manque cruellement de liant, de cohérence, et on peine de ce fait à s’enflammer.
Les ingrédients sont là, la recette connue, les gâtes sauces sont consciencieusement aux fourneaux, mais le soufflet ne parvient pas toujours à monter correctement. Pourtant, ce disque sera celui du succès commercial pour le groupe et bon nombre de fans le considèreront à la fois comme un des classiques de Testament et comme le disque sur lequel le talent d’Alex Skolnick a été révélé. Pas mauvais donc, loin s’en faut, mais à de rares exceptions près ce "The New Order" ne marque pas durablement les esprits et s’avère assez difficile à mémoriser.
Plus d'information sur
http://www.testamentlegions.com
LISTE DES PISTES:
01. Eerie Inhabitants - 05:06 02. The New Order - 04:25 03. Trial By Fire - 04:14 04. Into The Pit - 2:46 05. Hypnosis - 02:04 06. Disciples Of The Watch - 05:05 07. The Preacher - 03:37 08. Nobody's Fault - 03:57 09. A Day Of Reckoning - 04:00 10. Musical Death (a Dirge) - 04:05
FORMATION:
Alex Skolnick: Guitares Chuck Billy: Chant Eric Peterson: Guitares Greg Christian: Basse Louie Clemente: Batterie
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