Sawthis sévit sur la scène métal italienne depuis treize ans. Après un premier album paru en 2006, c'est en 2009 que pour des raisons d'homonymie le groupe change l'orthographe de son nom. Afin d'éviter toute confusion avec le combo black métal américain, les Italiens de Sothis deviennent Sawthis. C'est donc affublé d'une nouvelle orthographe qu'ils débarquent cette année avec leur nouvel et deuxième opus, "Egod".
Sawthis a de toute évidence bien digéré les différents courants musicaux de la scène death-métal internationale. En effet, "Egod" nous propose rien moins qu'un bon brassage de death-mélodique puisant dans le meilleur de chaque scène. Avec Sawthis tout semble savamment dosé. Le groupe transalpin ne tombe jamais dans l'excès. Pour preuve, il aurait très bien pu emboiter le pas d'Orphaned Land, de Melechesh et consorts. Il aurait très bien pu nous proposer un death-métal totalement orientalisé. Mais que nenni, Sawthis n'abuse et n'use pas de ces effets quand ils ne servent pas le propos de ses compositions. N'empêche que les quelques apports musicaux orientaux donnent un bonus indéniable à des compositions déjà sérieusement bien ficelées. Ainsi, parmi les trois premiers titres, nous retiendrons essentiellement "Act Of Sorrow", et surtout le titre phare de l'album, "Barabba" à la mélodie accrocheuse et au refrain aussi surprenant que génialissimement frais et marquant.
Il est vrai également que la plupart des compositions ne transpirent pas une grande originalité. Pour peu qu'on soit un féru de death plutôt mélodique en général, certaines, comme "Stain", en dépit de mélodies souvent pas piquées des hannetons, souffrent dans leur trame principale d'une certaine routine d'écoute. Reste que Sawthis sait malgré tout nous transporter là où bon lui semble. Les compositions tiennent parfaitement la route comme l'excellent titre final "Vanity" au doux parfum sonore de j'en reprendrais bien une louche. De fait, rares sont les titres très peu inspirés, et ceux-ci se trouvent essentiellement en fin de disque ("Crash" et "I Hate You").
S'il n'est pas évident de faire dans l'originalité, Sawthis délivre avec "Egod" un album à la personnalité quand même plutôt affirmée, surtout dans sa première moitié. On pourra dès lors regretter une deuxième moitié vraisemblablement et globalement un peu moins personnelle. Mais ce qu'on retient avant tout de ce disque est le plaisir évident que les membres de Sawthis ont pris à la composition et à la création, et ce plaisir est communicatif et c'est bien là l'essentiel.