Si, historiquement, Symphorce, qu’il a monté avec le guitariste et ex-Freedom Call Cédric Dupond (avec un d), est le second groupe du chanteur Andy B. Franck, après son expérience au sein du modeste Ivanhoe, c’est en revanche Brainstorm, qu’il a rejoint par la suite, qui a imposé sa voix si particulière et son charisme. Pourtant, il mène de fronts ces deux navires depuis dix ans environ, offrant généralement une année un album de l’un, et l’année suivante, un disque de l’autre.
Mais cela faisait déjà trois ans que Symphorce ne nous avait pas rendu une petite visite, la dernière remontant à Become Death. Comme toujours, Andy reste fidèle à des standards de qualité qui permettent aux travaux auxquels il participe d’être d’une qualité égale quel que soit le groupe.
Par rapport à Brainstorm, Symphorce, s’il est justement arrimé au power métal à la teutonne, se veut plus moderne, plus lourd dans son expression d’un genre aux codes bien identifiés. Unrestricted ne déroge pas à la règle. Ce septième opus s’apparente à une brochette imparable de compositions aux petits oignons, alliages de puissance et de mélodie. Des brûlots de l’acabit de "Do You Ever Wonder" ou "Until It’s Over" en sont l’illustration.
Leur substrat est solide, basé à la fois sur le chant, reconnaissable entre mille, de Franck et sur les riffs parfois assez gras ("The Eternal" qui s‘ouvre sur des notes de pianos surprenantes) usinés par Cédric, lequel abat un boulot formidable que ce soit en terme de solo que de rythmique ("Visions"), prouvant ainsi qu'il demeure un guitariste honteusement méconnu et sous-estimé.
Faisant mentir le titre de l’album, les Allemands ne cherchent pas réellement à faire évoluer leurs fondamentaux, même si on peut relever ci et là quelques détails qui étonnent agréablement, à l’image de l’introduction de "Whatever Hurts" et ses faux airs de "Child In Time", ou bien les ambiances sombres drapant le redoutable "The Mindless", épique et mid-tempo.
Egal à lui-même, c’est-à-dire d’une très bon niveau, Symphorce livre ici une bonne cuvée, ni meilleure ni inférieure à ses œuvres passées et qui en a suffisamment sous le capot pour séduire les amateurs de mécaniques nerveuses et contemporaines. Il est regrettable que le groupe ne parvienne pas à franchir le palier atteint par PhorcefulAhead et Twice Second. Il possède pourtant tous les atouts pour le faire. Mais la mode n’est tout simplement plus au Heavy Metal à l’allemande, étiquette maladroite pour définir une formation qui a su dépasser ce carcan…