Retropolis est certainement l'album des Flower Kings qui restera le moins dans les mémoires des fans, juste à côté du Rainmaker sorti en 2001, bien que les ressemblances entre ces deux opus soient réellement minimes.
Si Retropolis est l'un des albums les moins remarquables des suédois, ce n'est pas par son manque de qualité mais par le déséquilibre qui le caractérise. Certains morceaux font partie des références des Flower Kings, en particulier "There Is More To This World" et "Judas Kiss", bien qu'on puisse de loin leur préférer leurs versions live. D'autres morceaux permettent de subodorer les évolutions qui annoncent ce que sera ce groupe plusieurs années plus tard, en particulier sur "The Melting Pot" ou "The Road Back Home", morceaux qui aurait pu figurer sur le Space Revolver sans le dépareiller.
Mais globalement, Retropolis souffre de nombreux défauts qui lui donnent de bonnes chances d'être relégué dans les bas-fonds de votre collection de CD. En cette année 1996, les Flower Kings commencent juste à avoir un peu de succès en tant que groupe et ils cherchent encore leur voie : Roine Stolt prend du recul par rapport à ses productions solos, il insuffle déjà ce qui sera l'esprit Flower Kings, mais il tatonne encore et l'on est très loin du splendide Stardust We Are qui verra le jour l'année suivante. La voix tellement caractéristique est déjà là, le travail sur la rythmique également, mais il manque beaucoup pour être vraiment séduit.
Il faut un début à tout et celui des Flower Kings est honorable, certes, mais on ne vous en voudra pas si vous oubliez cet album.