Après un "Come What(ever) May" couronné d’un succès commercial avéré, la question qui s’impose d’emblée est de connaître l’évolution (s'il y en a) qu’a souhaité prendre la bande de Corey Taylor et James Root pour ce troisième opus…
Si, après une brève introduction au piano, l’entame constituée par "Mission Statement" voire "Digital (Did You Tell)" s’inscrit clairement dans la lignée des titres explosifs et donc totalement entraînants à la manière de "30/30-150", cette entrée en matière punchy ne fait malheureusement illusion que le temps de ces deux titres. En effet, très rapidement, le combo prend le partie de nous balancer des chansons oscillant entre rock lisses et balades désuètes.
A cet égard, le chant de Corey Taylor se fait plus lisse et fini par sonner comme celui d’un Chester Bennington, au point que le parallèle entre les combos respectifs de deux chanteurs sonne comme une évidence. Toute proportion gardée, le métal bouillant et/ou novateur des débuts a laissé place à un rock édulcoré taillé pour la FM.
Si un tel choix sur l’autel du succès se justifie, il laisse également le désagréable sentiment d’un énorme gâchis quand des titres insipides comme "Hesitate" se multiplient à l’envie pour constituer l’essentiel de ce "Audio Secrecy". Si bien que, sorti de l’auditeur lambda friand de chansons spécialement composées à son attention et que le groupe ne se gênera pas pour lui dédicacer en concert, les autres s’ennuieront très vite et ne retiendront que l’entame et quelques passages catchy ("Nylon 6/6", ou encore le riff sympathique de "The Bitter End") sortant d’un contenu ambiant globalement mièvre…
Mais ne nous n’y trompons pas, ce que nous qualifions d’ici mièvre sera apprécié par ailleurs. A cet égard, Stone Sour a un sens du tube indéniable qu’il se fait fort d’exploiter au maximum au détriment d’un manque évident de testostérone.
Finalement, si le doute pouvait encore planer sur "Come What(ever) May", "Audio Secrecy" pose désormais clairement Stone Sour comme le projet soft de Corey Taylor et James Root, à la grande joie d’une adolescence féminine avide de témoignages d’amour, et au détriment d’une frange de quelques aguerris du genre métal qui, n’en doutons pas, passeront très vite leur chemin…