Après un Luxade qui avait vu une évolution majeure dans la musique de La Maschera di Cera, le groupe accueillant un guitariste invité alors que les deux premiers albums en étaient volontairement dépourvus, la bande à Fabio Zuffanti nous revient avec sa quatrième livraison, Petali di Fuoco, pour laquelle le guitariste de l'épisode précédent se retrouve définitivement intégré à la formation.
Fino All'Aurora ouvre les hostilités de manière enjouée, pour ne pas dire joyeuse… et ce de manière plutôt surprenante, quand on se rappelle l'aspect parfois austère des deux premiers albums, et l'atmosphère plutôt sombre qui y régnait. Ici, les différents thèmes et leur mise en harmonie respirent la joie de vivre, et l'utilisation régulière de modes majeurs tout au long de l'album ne fera que confirmer cette tendance. Une nouvelle fois, Fabio Zuffanti nous démontre que la basse n'est pas qu'un instrument d'accompagnement destiné à planter les rythmes sur les temps forts de chaque mesure, son style virevoltant venant régulièrement en contrepoint mélodique de la performance vocale oh combien inspirée d'Alessandro Corvaglia.
Alternant passages plus mélancoliques (Tra Due Petali di Fuoco) et pures merveilles progressives (le duo basse/flûte de Discesa suivi d'un non moins formidable duo claviers/guitares !), La Maschera di Cera, sans renier ses travaux antérieurs et son style hérité des maîtres du progressif italien des 70's, s'ouvre à un public plus large, offrant un accès facilité à ses compositions. Arrangements sophistiqués, moins abrupts que précédemment, et surtout soli lumineux de guitare pour venir couronner des titres tous plus passionnants les uns que les autres. A ce sujet, je ne peux m'empêcher de vous citer notre ami Peter Hackett, au sujet des soli de Matteo Nahum, qualifiant ses différentes performances de, je cite, à même de filer des frissons à un bourreau de l'inquisition. Tout est dit !
Et pour ceux qui ne seraient pas totalement convaincus par la qualité de cet album, je vous suggère de jeter une oreille plus qu'attentive sur L'Inganno, véritable bijou de composition et d'arrangements : 7'20 mn de bonheur auditif, tout simplement.
Un mot enfin sur la construction de l'album et le positionnement des différentes plages, aspect régulièrement négligé par de nombreux groupes : rien de tout cela ici, puisque l'enchaînement des titres est totalement judicieux, avec notamment un morceau dynamique à souhait en ouverture, et une clôture on ne peut plus majestueuse avec La Notte Transparente.
Au vu du background de Fabio Zuffanti et de ce groupe, oserais-je parler de l'album de la maturité ? De la confirmation ? Ce qui est sûr, c'est que ces Petali di Fuoco vont vraiment mettre le feu aux oreilles adeptes de progressif inspiré, flamboyant et plein de surprises.