Dans les années 70's, certains groupes ont eu une caractéristique particulière, à savoir celle de passer relativement inaperçus tout en réussissant à durer. Eloy, même s'il a su fédérer certains fans qui lui sont restés fidèles, fait partie de cette catégorie des groupes qui demeurent inconnus malgré une carrière d'une trentaine d'années.
Avec ce live, on comprend aisément pourquoi : il y a clairement assez de potentiel ici pour tenir la route de nombreuses années, mais pas assez cependant pour arriver à atteindre le haut de l'affiche.
A l'écoute de cet album, on comprend dans un premier temps qu'Eloy n'a pas volé sa qualification de groupe de rock progressif. Tous les ingrédients y sont, des morceaux longs aux claviers omniprésents aux thèmes développés prenant leurs sources dans la fiction et la mythologie, le tout servi par une voix très caractéristique bien qu'assez médiocre.
Il y a certes de très bonnes idées, à commencer par l'introduction du premier morceau, "Poseidon's Creation", typique du rock progressif de la fin des années 70's. Tout l'album s'articule ainsi autour de compositions construites sur le même schéma, à savoir une alternance entre ambiances mystiques et mélodies plus agressives, sans jamais atteindre des sommets de virtuosité ou même simplement des idées géniales.
Le résultat est donc un album live dont on comprend aisément pourquoi il n'est pas resté dans les mémoires. Tout son contenu est extrêmement banal, de la production à la prestation en passant par l'interprétation qui ne s'éloigne guère de la version studio des morceaux.
Est-ce pour cela que cet album doit être ignoré ou oublié ? Non, car l'ensemble est assez intéressant pour attirer l'attention. Pas de génie mais un moment assez agréable pour ne pas avoir le sentiment d'avoir perdu son temps.