Vous connaissez Rammstein ? Oui ? Le contraire eût été étonnant: les Teutons n'en sont plus à leur coup d'essai, et leurs concerts démesurés ont déjà fait succomber les foules un peu partout dans le monde. Quel rapport avec Stahlmann ? Eh bien, voici un nouveau groupe allemand qui se lance dans le métal indus, et non, il ne s'agit pas d'une tendance, mais de pur mimétisme... Il pourrait s'avérer intéressant d'évoquer le concept de la régurgitation, mais vous avez probablement compris de quoi il retourne ici.
Copie terne d'un matériau de base déjà pas folichon, Stahlmann s'inspire de son mentor jusqu'à la caricature : impossible de ne pas esquisser un sourire (une grimace ?) à l'écoute de "Stahlmann", morceau lourd où le nom du groupe est scandé en rythme, en allemand, sur un riff des plus basiques. Ca ne vous rappelle rien ? Si, et c'est normal. Allergiques au dépaysement, rassurez-vous, l'album tout entier ne ressemble jamais à moins qu'une face B de Rammstein. Fort d'une longue expérience scénique, le groupe compense la pauvreté de sa musique par des accoutrements évoquant là encore leurs illustres aînés, en toutefois plus grotesque, sans parvenir à y gagner en crédibilité.
Il serait exagéré de prétendre que le groupe n'a pas le moindre talent, cependant, et on devine un certain flair par moments (le riff d'intro de "Stahlwittchen", par exemple), mais globalement l'effort fourni est bien trop maigre pour susciter un tant soit peu d'intérêt. Uniforme au possible, jusque dans la durée des pistes, voici un album qui ne fera sourciller que les férus de ce métal germanique entre indus et néo, popularisé par Rammstein, Oomph! et consorts, et dont Stahlmann ne peut qu'espérer une première partie, et encore... La platitude de l'ensemble est telle que seuls les fans les plus acharnés survivront aux premières somnolences, et la production a beau être des plus correctes, rien à faire, Stahlmann tourne en rond, et nous avec. A oublier très vite.