Avec son premier disque éponyme sorti en 2008, il serait mentir de prétendre que les Slovaques de Signum Regis avaient marqué leur monde. Leur speed métal mélodique était d’une banalité affligeante et hormis un bon chanteur, peu de choses en ressortaient et le tout ne pouvait prétendre distraire que les fans du genre.
De fait cette nouvelle sortie, "The Eyes Of Power", n’est pas forcément un évènement attendu avec curiosité ou impatience tant on pourrait douter des capacités du groupe à non seulement franchir un palier mais aussi et tout simplement se forger une personnalité. Mais ce deuxième album est une bonne surprise. Certes Signum Regis ne révolutionne pas le speed métal mais il a eu la bonne idée d’évoluer. De fait, ses influences sont largement moins criantes, et il a toujours la chance de posséder en Göran Edman un chanteur de grande classe à la voix parfaite pour le genre, à la fois mélodique et puissante. De plus, preuve d’une certaine ambition, cet album est un concept sur la Rome Antique autour de ses relations avec les Perses et cela a le mérite de changer par rapport aux canons du genre.
Et de fait, plusieurs titres sortent du lot, à commencer par ceux qui proposent plus que du speed métal classique et qui capturent bien l’atmosphère du concept. Les instrumentaux "The Undeground Temple Of Mithras" et "Roma Aeterna" en sont de bons exemples. Sur une base métal néo-classique, Ronnie King et sa bande ajoutent une réelle touche épique qui plonge complètement l’auditeur dans l’ambiance de la Rome Antique.
Pour les titres chantés, avec "Purpleborn", "Mystical Majesty", "Oathbreaker", ou encore "Destroyer Of The World", nous avons affaire à de réelles très bonnes chansons qui dépassent largement le cadre étroit du speed métal pour arriver à un heavy épique et classieux. Le tout étant vocalement magistralement dominé par un Edman au sommet de son art, pas si loin d’un David Defeis (Virgin Steele) pour l’aspect grandiloquent. De fait, avec ses chansons Signum Regis franchit ce fameux palier que l’on pouvait difficilement lui penser accessible il y a encore peu.
Et finalement cela permet aux titres les plus speed, comme "Dura Europos" ou "One Fatal Entreprise", de mieux passer malgré leur côté passe-partout. Un peu comme si la bonne qualité de ce qui les entoure aidait à mieux faire passer l’aspect speed métal mélodique copié-collé qui les caractérise.
Ce deuxième album est donc une divine surprise d’un groupe que l’on aurait pu penser cantonner à des divisions inférieures et locales. Avec un tel disque sous le bras et un nouveau contrat discographique, il n’est désormais plus interdit de penser que Signum Regis a toutes les armes en main pour faire décoller sa carrière.