Après "Flash Gordon", les membres de Queen sont de nouveau sollicités pour composer des chansons destinées au film "Iron Eagle" et surtout "Highlander". Mais on leur demande de vraies chansons et non pas une bande instrumentale, laquelle sera fournie par Michael Kamen et reste inédite à ce jour. En fait, les six morceaux qui apparaissent dans le film le sont ici dans des versions plus ou moins différentes. A côté de ceux-ci, le film faisait figurer "Hammer To Fall" et une reprise inachevée de "Theme from New York, New York".
Roger Taylor signe seul deux morceaux et en cosigne un troisième, le plutôt heavy mais très accrocheur "One Vision", avec son intro synthétique et son solo de guitare épileptique sur fond de batterie électronique. Ce dernier est signé curieusement par tout le groupe, un peu dans la veine de "Hammer To Fall". "A Kind Of Magic" est quant à lui plus léger. Freddy Mercury y aurait ajouté la ligne de basse typique, très ronde, un peu funk, qui contraste avec la mélodie superbe du couplet et les chœurs volontairement kitsch. Brian May y délivre deux solos plutôt compliqués avec sa fameuse sonorité harmonisée…
"One Year Of Love" est une jolie ballade assez sirupeuse signée John Deacon dans laquelle May ne joue pas. Fait assez exceptionnel, Queen a fait appel à un saxophoniste pour le solo central ! Ce qui était à l'origine la face A se termine avec deux collaborations Mercury/Deacon : "Pain Is So Close To Pleasure" qui est un morceau au tempo moyen entre soul et funk chanté entièrement en voix de fausset à la manière de "Cool Cat" sur "Hot Space" et "Friends Will Be Friends", sorte d'hymne lent pas spécialement marquant.
La face B s'ouvre avec l'un des chefs-d'œuvre de Brian May, la ballade symphonique "Who Wants To Live Forever" arrangée pour orchestre avec des chœurs grandioses et un Mercury plein d'émotion. May revient au gros hard rock sur "Gimme The Prize", qui inclut des dialogues du film. Probablement l'un des deux ou trois morceaux les plus lourds du groupe à ce jour, avec des solos de guitare explosifs et un certain manque de mélodie. Queen surprend avec le plus synthétique et rapide "Don't Lose Your Head" de Taylor qui rappelle ses 2 albums solos en date, et voit la participation de Joan Armatrading pour quelques chœurs. Enfin, c'est le thème principal du générique avec "Princes Of The Universe", un titre pas très long mais pourtant très complexe signé Mercury, étonnamment lourd et grandiose, bourré de ces chœurs typiques des premières années du groupe avec encore un solo impressionnant de May sur un break très rapide.
"A Kind Of Magic" est probablement le disque le plus contrasté de Queen. Sur neuf morceaux, il n'y en a pas deux qui soient dans la même veine ! Par certains côtés, l'album sonne bien comme un disque des années 80 avec beaucoup de synthés et une batterie électronique et il sera le premier disque du groupe à sortir en CD.