Même en scandant un matin devant votre chez-vous, juché sur une cagette : "Oyez oyez braves gens, venez écouter l’album de Sebastien, nouveau groupe de Hard Mélodique venant de République Tchèque !", il y a peu de chance de vous tirer de sous la couette…En effet, la Bohême et la Moravie ne font pas forcément rêver l’amateur du genre susnommé, quant au nom du groupe…il porte à sourire si vous l’associez au crabe à la voix guyanaise du Disney "La Petite Sirène", et à pleurer s’il évoque pour vous un des fleurons de notre belle culture française prénommé Patrick. L'affaire ne semble donc pas gagnée et le risque est fort de devoir quitter votre devant de porte avec la marchandise proposée sous le bras.
Tentons alors une autre approche et hurlons contre les vents de novembre : "Vous y retrouverez une horde de vocalistes talentueux comme Amanda Somerville, Apollo Papathanasio, Doogie White, Fabio Leone, Mike DiMeo, Roland Grapow et Tore Moren !" et là, vous avez déjà un pied hors de votre couche. Si pour finir nous nous estropions la glotte à vociférer : "Roland Grapow a produit l’opus et a assuré que Sebastien pouvait prétendre à un succès international", vous sortez à n’en pas douter votre menue monnaie et vous achetez un exemplaire de l’objet.
Et croyez le, vous ne serez pas déçu de votre acquisition. En effet, cet album est la sortie de Métal Mélodique de cet automne, car tout dans cette galette porte à satisfaire les amateurs du genre. C’est puissamment propre, ça envoie sévère, c’est mélodieux en diable, ça joue brillamment et ça vocalise superbement. Bref, pour vous donner une meilleure idée du style proposé, disons que c’est l’album qu’auraient pu sortir Masterplan et Kamelot - mélangés - à la place de leurs décevants "Time To Be King" et "Poetry For The Poisoned".
Du très enlevé "Femme Fatale" porté par le chanteur attitré du groupe, un George Rain dont il va falloir se rappeler le nom, épaulé ici par Amanda Sommerville (binôme récent de Michael Kiske), qui possède un refrain à écouter en boucle et un final à la gratte aussi porteur que l’entrée en matière du "Final Countdown" de qui vous savez, au galvanisant "Lake Of Dreams" et ses chevauchées de guitares et de claviers. Du tonitruant "Dorian" et sa doublette vocaux/guitares Fabio Leone (Rhapsody Of Fire) et Roland Grapow (Masterplan, ex-Helloween) au renversant "Phoenix Rising" où le Maître fait aussi parler les cordes. Du néo-classique "Voices In Your Heart" où il en rajoute une dernière couche accompagné par Mike Dimeo et Amanda au micro (co-vocaux), au calme et beau "Black Rose" (on pense à Kamelot dans l’utilisation piano/guitare sèche) co-chanté par Doogie White (ex-Rainbow, ex-Malmsteen). Du ménestrelien, "Fields Of Chlum (1866 A.D.)" et ses mélodies miraculeuses où Leone vient compléter les impeccables vocalises de Rain, au musclé "Musée de Satan Rouge" (!) qui nous ramène une fois de plus à Kamelot, tout est servi aux p’tits oignons.
Allez, tout cela mérite une ultime bordée d’envolées du sincère colporteur à l'origine de cette chronique : "Oyez oyez braves gens voilà un objet qui va flatter votre moral et maltraiter vos cervicales" ! Pétard quelle claque inattendue !