Après avoir récolté un succès conséquent dans sa Pologne natale et avoir cherché à s’exporter grâce à un contrat avec BMG et un précédant album sorti en 2008, Coma nous revient avec sa nouvelle offrande : "Excess". Ce dernier album a de quoi faire naître bons nombres d’espoirs au sein du quintet, tant la qualité est au rendez-vous. Ceux-ci sont désormais armés d’un disque qui supporte sans rougir la comparaison avec les ténors internationaux du genre que sont Pearl Jam, Tool ou bien Korn. C’est en effet dans des styles assez proches de ceux pratiqués par ces groupes que Coma évolue. Le parallèle avec la bande d’Eddie Vedder est même parfois assez troublant tant le chant de Piotr Rogucki renvoie à celui du chanteur de Pearl Jam, comme c’est le cas sur "TBTR". Il est d'ailleurs à noter que pour un premier essai de chant en langue anglaise (il semble que le groupe utilisait le polonais jusqu’alors), le résultat est réellement bluffant.
L’ensemble est assez mélodieux, plutôt posé, facile d’accès, et foncièrement Rock. Que l’on parle de Grunge moderne ou de Post Rock, nous avons affaire à un groupe très organique qui repose sur des guitares délicates et mélodieuses, une rythmique très présente et un chant aux harmonies relativement douces. Aussi à l’aise dans les passages énergiques que pour combiner des ambiances suaves avec des rythmiques et aériennes, les musiciens font preuves d’une maîtrise instrumentale leur permettant de varier les climats et la texture de leurs morceaux.
Ainsi la quasi ballade "TBTR" et la longue pièce " Eckhart" donnent elles dans un Rock lent et chargé d’ambiances lourdes et feutrées, alors que la première partie de l’album nous propose des titres plus énergiques et plus rapides à l'image du très bon "Excess". Mais dans les deux cas, la qualité de la production et de l’orchestration sont bien présents. Ainsi, le magnifique "Silence And Fire" réussit-il a combiner excellence de la composition, clarté des différents instruments (avec notamment de superbes guitares et une basse très présente), abondance de sentiments, complexité des ambiances, ceci en conservant une facilité d’accès tout au long de ses plus de 9 minutes. Un régal.
Une inquiétude aurait pu apparaître du fait de l’existence d’influences très présentes, mais la qualité des compositions balaye rapidement cette légère appréhension. Si défaut il pourrait y avoir, celui-ci serait plutôt a chercher dans la présence de l’OVNI qu’est le titre "FTP" dont les chœurs “Fuck The Police” et l’énergie Punk détonnent complètement dans un album qui se veut beaucoup plus mature. Allégé d’un ou deux titres un peu redondants et un peu mous sur sa fin, l’album aurait probablement gagné en équilibre et en efficacité. A ce titre, les deux bonus proposés (dans toutes les éditions !) paraissent superflus et ne font qu’alourdir inutilement l'album d'un groupe qui par ailleurs se montre très racé.
Malgré cela, les plus de 72 minutes qui composent cet album passent sans provoquer lassitude ou ennui, signe que la qualité est bien présente. Une très bonne surprise, qui mérite amplement un éclairage international et qui laisse espérer une suite du même tonneau.