Sideburn est un groupe qui respire l'honnêteté et l'authenticité autant que sa musique. Alors que "Crocodile" et "Gasoline" viennent d'installer le combo suisse au sein du paysage du Pub-Hard-Rock, le quintet fête ses 15 ans avec sa première compilation. Mais là où certains se seraient concentrés sur la période la plus évidente de sa carrière, le quintet helvète décide de jouer la transparence et d'assumer la première partie de son existence alors qu'il se nommait encore Genocide.
Ainsi, tous ses albums sont cités parmi les 18 titres peuplant ce "Archives", même le premier mini-Lp intitulé "Roots In Rock" datant de 1990. Il est donc amusant de constater que Pierrehumbert, Gudit en Co. n'ont pas toujours œuvré dans ce Hard-Rock aux origines australiennes dont ils nous régalent depuis qu'ils ont pris le pseudonyme de Sideburn. En effet, "The Price Of Treason", ainsi que les 4 titres tirés de "Showtime" (1992) nous font découvrir un Power Heavy Métal oscillant entre du True Métal à la Manowar ("Breaking The Chains") et un Speed à la Helloween ("Born To Storm" et sa cavalcade guitaristique). Si la voix de Roland Pierrehumbert ne semble pas la plus adaptée pour ce style, le vocaliste s'en sort tout de même avec les honneurs, même si les montées dans les aigus trahissent parfois quelques limites. Genocide n'a rien d'original mais il n'est jamais ridicule, un titre comme "Hialmar" laissant même apercevoir quelques œillades vers le progressif.
Le reste de l'album navigue quant à lui en des eaux poussiéreuses et humant bon les gaz d'échappement et l'alcool frelatée, domaine où l'on sent que Sideburn s'épanouit pleinement. Il est cependant intéressant de constater que c'est pourtant en tant que Genocide que le combo a commencé à fréquenter ces territoires avec son dernier album sous ce nom ("Stranded" – 1994), même si "Nostalgic Harmonies" et "Baby You Run" ne sont pas encore au niveau de la suite de la discographie de Sideburn. Difficile pour eux de soutenir la comparaison avec des brûlots tels que "Sign It In The South", "Crocodile" ou "Hell On Wheels", ou les boogies accrocheurs de "Baby Don't Care" ou "Never Kill The Chicken".
Il n'empêche que cette rétrospective reste toujours d'une qualité suffisante pour capter notre attention, même si ce sont bien les titres des derniers albums qui déclenchent réellement ses spasmes indispensables à tout Hard-Rockeur qui se respecte. Complétée par la reprise inédite du "Up Around The Bend" de Creedence Clearwater Revival, cette collection de 18 titres a le mérite de couvrir toute la carrière d'un groupe qui ne devrait pas tarder à s'imposer sur les sommets du Hard-Rock tant il marie qualités et honnêteté.