A la recherche d'autres chroniques du nouveau Helstar afin de consciencieusement copier/coller la liste des titres dans notre fiche, il est surprenant de constater la teneur des propos de nos collègues du net qui s'accordent à trouver l'album très bien fait. Ce genre de consensus est dérangeant parce que, même en partageant la sympathie générale pour Helstar (grâce à son très agréable "Nosferatu"), à force de répéter partout que c'est pas mal, qu'ils connaissent leur métier et blablabla, un jour un lecteur un peu moins attentif que les autres va finir par les prendre au mot et acheter (avec du vrai argent donc) ce "Glory Of Chaos". Et là, il faudra trouver des coupables.
En effet, autant le précédent disque des Américains réussissait à être correct en alternant quelques bon titres avec des choses plus... classiques, autant sur ce dernier, il n'y a pas un moment où l'on sort la tête de l'eau. Là où son prédécesseur était louable - à savoir dans une certaine volonté d'aérer le tout - ce disque est un bloc monolithique de bastonnade en règle. Assez mal mixée, la section rythmique envahit l'auditeur d'une vague monotone à base de double pédale et de grosse corde de mi.
Tout les points forts d'Helstar sont dès lors passés à la moulinettes: plus de riffs victorieux comme sur le pas si lointain "King Of Hell", plus de soli inspirés comme sur le déjà plus lointain "Nosferatu", et surtout un utilisation de la voix de Rivera assez attristante. Sans tutoyer les plus grands, ce chanteur a déjà prouvé par le passé qu'il pouvait avoir un chant nuancé et agréable. Sur "Glory Of Chaos", ce n'est que cris stridents et effets malheureux qui viennent se poser sur des lignes de chants dont la platitude n'est brisée qu'à l'occasion d'un refrain sur trois. Le groupe semble en fait avoir totalement oublié la relative sophistication qui donnait un intérêt à leur musique.
Ouvrons-là une parenthèse: il est évident que le disque n'est pas mauvais seulement parce qu'il est violent. Certains font ça très bien et on aurait pu imaginer un groupe comme Helstar relevant le défi (tout comme Crimson Glory avait fait l'inverse sur le très déroutant "Strange & Beautiful", en s'éloignant complètement de leur heavy complexe d'origine). Le problème, c'est que cette direction est mal assumée ou assurée. Les ronflements rythmiques n'inspire que la torpeur ou l'agacement, les riffs tombent à plat, etc. Le groupe en fait trop peu ou pas assez, mais cette sorte de positionnement par défaut respire plus l'immobilisme que la fureur qui anime les réussites du genre.
Devant un tel bilan, une seule conclusion s'impose: Helstar, qui n'est déjà pas un groupe franchement majeur, vient probablement de sortir un des disques les plus mauvais de sa carrière. Recommander son achat à qui que ce soit semble à la limite du criminel. Bien sûr, on peut s'amuser à lister les trois riffs sympas et les deux soli correct... À ce niveau là on n'est plus dans la musique, mais dans la spéléologie.