Poison Sun ressemble comme deux riffs de guitare à une histoire de famille. Quand même bien loin du conte de fée à l'eau de rose, cette formation allemande compte dans ses rangs le guitariste d’Accept Herman Franck, ainsi que son épouse Martina au poste de chanteuse. La dame dispose d’une solide expérience, car elle fût entre autre choriste pour UFO, mais également au sein de formations beaucoup plus confidentielles. Malgré son emploi du temps bien chargé depuis le retour du combo de Soligen sur la scène Métal, ce six cordiste toujours fringuant s’accorde une parenthèse avec ce nouveau projet dont le premier album "Virtual Sin" est distribué par Metal Heaven.
En se penchant sur la carrière d’Herman Franck, qui endossa la fonction de producteur pendant plusieurs années, il est facile de constater que le bonhomme s’est taillé une certaine réputation dans le Heavy Metal. Son dernier album solo en date peut d’ailleurs aisément le confirmer. Poison Sun ne déroge à la règle. Cet artisan forgeron étale tout son savoir-faire sur "Virtual Sin", avec en prime une jeune section rythmique hyper-calibrée pour le style qui nous est imposé ici. La voix grave et éraillée de Martina Franck se greffe sans encombre dans ce maelström métallique dont l’inspiration repose sans détour sur les années quatre vingt.
Les dix compositions de "Virtual Sin" ne sont certes pas des modèles d’originalité, mais l’efficacité qui se dégage des riffs et des soli stridents composés par Herman Franck, seul guitariste à bord du vaisseau, est tout de même indéniable. Surtout que le groupe joue sur l’alternance entre morceaux rapides ("Red Necks", "Riders In The Storm") et pièces nettement plus Heavy comme "Killer" ou la pseudo ballade "Forever". L’influence d’Accept, jamais bien loin, s’en retrouve particulièrement résonante sur "Hitman" et le fort sympathique titre d’ouverture "Voodoo". Alors que "Phobia" s’illustre sur un rythme entraînant comparable à AC/DC, la reprise des Pointers Sisters "Excited" sous le sceau Métal laisse quant à elle plutôt dubitatif.
"Virtual Sin" est l’exemple même du disque taillé dans la masse. Façonnée à l’ancienne, cette production tente de remettre au goût du jour avec un certain charme nostalgique une formule très traditionnelle mais qui vraisemblablement ne manque pas d’intérêt, à condition de porter aux nus le Heavy conventionnel et sans fioriture. Alors Heavy Metal Freaks de tous poils et tous horizons, vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire si vous voulez passer, avec un bon mois d’avance, un Noël mémorable…