Petite piqûre de rappel : Papa Roach est l’un des survivants de la vague Néo-Metal qui a connu ses plus glorieuses productions au milieu des années quatre-vingt dix. Avec leurs six albums qui ont bifurqués avec le temps vers des chemins sillonnés sensiblement par des traverses hard rock, punk, voire post-grunge, ces Californiens ont depuis leur début réussi à écouler plus de dix millions de galettes. Treize ans que ça dure, et pas un live pour témoigner avec la chaleur et la sueur du phénomène.
"Time For Annihilation" répare enfin cet affront… quoique pas tout à fait puisque les pistes se partagent entre témoignages de tournée, et, dans une moindre mesure, inédits sortis des studios. Choix étonnant quand on sait que "Metamorphosis", dernier opus du quartet, ne le précédait que d’une année.
Toujours est-il que Papa Roach arrive d’abord avec du matériel tout neuf, cinq petits bolides rutilants aux trajectoires certainement pas différentes des anciennes traversées rock, mais qui attisent modestement, avec toutefois une certaine efficacité, l’esprit électrique qui caractérise les Américains. Le métal tendance hard rock parsème en premier lieu les trois titres liminaires, suivi de prêt par une ballade post-grunge et sirupeuse très Nickelback, puis pour finir par "The Enemy", plus dans la lignée de "Last Resort", notamment sur le riff introductif. Une mise en bouche pas des plus désagréables mais plutôt formatée, et sans doute pas annonciatrice d’un renouveau chez Papa Roach.
Le passage en public est lui l’aveu sur le papier d’une prise de risque quasi-inexistante, ne redonnant la vie qu’aux bons vieux morceaux qui ont fait le succès du groupe. Le jugement pourrait être déjà plus clément sur la production léchée et bien puissante, à l’instar de "...To Be Loved". Des aigus vers les graves, le son semble avoir été à ce titre travaillé consciencieusement.
L’auditoire est présent mais de façon sporadique et semble même à certain moment avoir été sur-mixé sur des passages clés. Loin de nous l’idée de parler de scénarisation de l’événement, d’autant que la foule n’est pas la dernière pour plébisciter ce qu’elle considère comme des classiques.
On ne parlera pas de performance concernant le prestation de Papa Roach, mais il faut avouer que tout est exécuté avec une précision sans faille. Voilà un album live qui ne peut que grandir une formation qui n’en avait pas besoin pour se faire un nom. Sans surprise, au même titre que les cinq premières pièces, jamais jouées, mais gentiment décoiffantes.
A noter qu’il existe une édition CD + un DVD offrant une vidéo live et le clip de "Kick In The Teeth", mais aussi une interview du groupe sans doute intéressante pour les plus férus des paternels cafards.