Un an après la sortie de leur huitième album "What Doesn't Kill Me...", les Hongrois d'Ektomorf reviennent déjà avec un nouvel opus sobrement intitulé "Redemption". Et à l'écoute de ce neuvième album, un simple constat s'impose : Ektomorf continue sur la même trajectoire musicale qu'il s'est fixé avec son précédent opus. Et la chronique de "What Doesn't Kill Me..." présente sur Music Waves pourrait presque faire l'objet d'un copier/coller. Fin de la chronique... Prenons malgré tout notre courage à deux mains et évoquons un peu plus ce nouvel opus.
Ektomorf est malheureusement toujours ce clone soulflyen avec ses riffs proto-hardcore répétés à l'envie. Cependant, Ektomorf a fait un petit effort de démarquage de cette encombrante étiquette, même si c'est encore loin d'être réussi. En effet, si le groupe hongrois n'évoque plus toujours les Brésiliens de Soulfly et de Sepultura, c'est pour mieux, par moment, nous rappeler musicalement aussi les Américains de Machine Head, comme sur "Stay Away" par exemple. Décidément, ce n'est vraiment pas de bol. Pour apprécier quelque peu cet album, il faudra encore faire un véritable effort d'abstraction de ce manque de personnalité flagrante.
Cet effort accompli, "Redemption" s'écoute dans l'ensemble sans vraiment de déplaisir. Cet album commence même plutôt bien avec le sympathique et entraînant "Last Fight" à l'introduction bien trouvée. Il faut quand même reconnaître à Ektomorf une certaine efficacité avec des titres assez fédérateurs comme "Never Should" ou "Revolution". Les Hongrois nous balancent même des titres pausés et plutôt réussis comme "Stigmatized", l'acoustique "Sea Of Misery" et son chant clair, ou bien encore "I'm In Hate" dont le riff principal n'est pas sans rappeler le fond de commerce musical du groupe allemand Thy Final Pain. Ektomorf a même invité sur le joyeux et efficace "The One", le Canadien Danko Jones à venir pousser la chansonnette.
Pour être honnête, cet album est plutôt sympathique et réussi dans son genre. Mais il faut bien reconnaître qu'il s'adresse en priorité à ceux qui ne connaîtraient pas Soulfly et Sepultura. Pour les autres, deux solutions s'imposent d'elles-mêmes. Soit, pour vraiment apprécier cet ersatz, il faut être fortement en manque des Brésiliens, au point d'en être arrivé à vouloir mettre fin à tout prix à un grattage d'oreilles intempestif. Soit il faudra passer son chemin pour un disque dispensable et se contenter de vivre à l'occasion la musique des Hongrois sur scène. Car, si Ektomorf se montre redondant et sans guère de personnalité sur disque, il est presque sûr, à l'écoute du style pratiqué par les Hongrois, que leur musique s'appréciera mieux en live.