Nashville Pussy. Voilà bien un groupe que vous ne surprendrez sans doute jamais en flagrant délit d’émancipation sinon d’innovation. Du coup, ce qu’il y a de chouette avec ces Ricains, c’est qu’on est assuré de savoir à quelle sauce (alcoolisée) on va être mangé avant même d’avoir insérer une de leurs galettes dans la chaine hi-fi : du bon vieux Hard Rock boogie et sale comme le dessous d’une paire de santiags usées, qui donne envie de taper du pied, d’avaler les kilomètres, d’écluser des bières et de faire des parties de 'ça va ça vient'.
Publié en 2002, Say Something Nasty coïncide à la fois avec le début des galères à répétition pour trouver une bassiste suite à la défection de la sculpturale Corey Parks et qui ne cesseront réellement qu’avec l’embauche de Karen Cuda en 2005, mais aussi avec l’explosion commerciale du combo de Georgie. Malgré une pochette plus sage que celles de Let Them Eat Pussy ou High As Hell, c’est encore une fois du pur Nashville Pussy aussi bien dans le texte que dans la musique et qui, d’entrée de jeu annonce la couleur avec l’intro parlée "Words Of Wisdom", où une sorte de speaker enfumé évoque le programme qui va suivre en employant le mot 'pussy' toutes les deux secondes !
Le groupe fait donc ce qu’il sait faire et ça tombe bien puisqu' il le fait à la perfection ! Comme d’habitude, cette troisième rondelle est une collection de brûlots – 15 au total ! - qui tètent aussi bien les mamelles velues de AC/DC, l’éternelle référence (évident sur "Say Something Nasty" mais qui s’en plaindra ?), et de Ted Nugent, musicien décrié mais jouissif. Ajoutez à cela une pointe de rock sudiste et de blues et vous obtenez un breuvage gouleyant qui s’enfile comme une bonne bouteille de Jack Daniels.
Entre une reprise épileptique de "Rock’n’Roll Hocchie Coo" de Rick Derringer et une "Outro", ce qui est surprenant, toute en riffs, ce qui l’est moins, le menu empile les décharges courtes au nom si poétique ("Keep On Fuckin’") selon les standards de l’inoxydable duo Blaine Cartwright/Ruyters Suys, toujours accompagné du plus discret mais essentiel batteur Jeremy Thompson. "Gonna Hitchihike Down To…." mouliné par des grattes qui transpirent le vrai rock’n’ roll sous les bras, le véloce "Jack Shack", le sudiste "Slow Movin’ Train" ou "The Bitch Just Kicked Me Out" sont autant de pépites qui vous donnent la gaule des grands jours. Et on en redemande !
Moins sale et rapide que le premier album, Say Something Nasty s'inscrit dans le sillage de High As Hell qui a durablement fixé le style du quatuor. Que dire de plus si ce n'est que lorsque l'on aime un disque des 'chattes de Nasvhille', ni plus ni moins que le plus bel hommage au AC/DC période Bon Scott (la meilleure ?), on les aime tous et que ceux-ci devraient même être vendus en pharmacie !