Pour maladroite, fourre-tout et prétentieuse qu’elle soit, la description entre Metalcore et Pop que propose Perséide de sa propre musique a au moins le mérite de mettre le doigt sur la difficulté de coller une étiquette sur le front de ces petits Lyonnais.
Requiem For Sad Stories est leur (petit) galop d’essai puisqu’il ne s’agit que d’un simple EP de 25 minutes environ. Celui-ci n’est pas sans qualité, au premier rang desquelles il y a une prise de son assez efficace, qui vit et respire. Des cinq titres, sans compter une introduction dont on se demande encore une fois ce qu’elle peut apporter, « Another Chance For » se détache très nettement avec ses motifs plus sombres, ses aplats électro… Et son chant (un peu) moins énervant que sur le reste du programme, principal - et très subjectif - défaut parasitant des compositions qui sinon révèlent un intérêt certain.
Par contre, si vous espérez trouver du Metalcore, vous risquez de chercher longtemps puisque seul « It’s All Over » pourra évoquer ce genre bâtard encore à la mode mais pour combien de temps. Ceci dit, Perséide en retournant à la source même du style c’est-à-dire en se nourrissant davantage du mélo Death à la suédoise, ne s’en tire pas si mal.
Après un « 18 Days » mou du genou et donc moins convaincant, « New Birth », plus intimiste pourrait presque séduire si le chanteur ne se sentait pas obligé d'en faire des tonnes. Et finalement, le groupe se montre plus à son avantage lorsqu’il arbore son visage le plus metal, témoin ce « Never Fall Again » bien troussé. De fait, Perséide serait bien inspiré de poursuivre dans cette voie. Malgré les influences qui le nourrissent, le groupe ne ressemble en fait à aucun autre, ce qui est un bon point. Le contraste entre modelés métalliques et lignes vocales pop, s'il n'évite pas les maladresses, apporte toutefois une certaine singularité à ce rock doucement énervé.
Requiem For Sad Stories se présente donc comme une réussite mitigée. C'est plutôt solide, relativement bien fait, émaillé de bonnes idées mais forcément trop court pour que l'on puisse donner autre chose qu'un avis prématuré. Le premier véritable opus sera déterminant.