Après 29 années de bons et loyaux services, Virgin Steele ne semble pas prêt à prendre sa retraite, avec un douzième album, “The Black Light Bacchanalia”, succédant à “Visions Of Eden” paru en 2006. Ne faisant pas office de groupe culte, mais ayant ses fans et quelques albums reconnus par la critique, on se demande cependant ce que les New Yorkais auraient encore à apporter en 2010...
Dès les premières secondes d’écoute, c’est la grosse surprise : nous ayant habitué à un Métal plutôt classique tant au niveau des riffs que de la structure des morceaux, le groupe nous livre ici une sorte de pseudo-Métal édulcoré sans véritable âme ou passion. Plus précisément, on a affaire à une musique plate qui se cherche, n'ayant pas encore trouvée son identité (un comble pour un groupe ayant près de 30 années de services!). En effet, il est difficile de qualifier "The Black Light Bacchanalia" comme étant un album Métal à proprement parler, car mise à part la double grosse caisse dont le vacarme se fait incessant, les grosses guitares électriques ont été réduites à l'état de bruit de fond, probablement oubliées lors du mixage, laissant place à des lignes de chant sans véritable feeling, puissance ni dynamisme. A cela s'ajoute une prédominance du piano sur la guitare des plus étranges. Bref, plutôt que de susciter l’engouement, l’impression laissée ici est celle d’une énorme erreur de mixage venant dénaturer des compositions au final assez mièvres.
Avec des longueurs de titre se situant en moyenne entre 6 et 9 minutes, on aurait pu penser que la formation aurait misé sur des titres complexes et épiques à la manière de ce que nous proposent Iron Maiden ou encore Edguy dans le même style. Malheureusement, ces minutes ne sont que répétitions de refrains incessantes d'autant plus lassantes que ces derniers se trouvent être dans leur ensemble d’une extrême platitude.
S'il s’avère donc inutile de décrire les titres dans le détail tant ils se ressemblent, tout n’est pas complètement négatif. Les deux derniers morceaux, "Necropolis (He Answered Them With Death) " et "Eternal Regret" sauvent le disque du naufrage grâce notamment à des interludes plutôt recherchés. "Necropolis (He Answered Them With Death) " nous prouve en effet que le groupe a toujours une étincelle de créativité avec un interlude évoluant lentement de la douceur d’un piano vers une guitare déchaînée montant en puissance pour exploser dans un solo qui, cette fois-ci, propose un contenu bien senti. Quant au titre final "Eternal Regret", il nous gratifie d’un belle montée en puissance sur le final où le duo guitare saturée/piano est pour une fois mis en avant de manière pertinente, David DeFeis nous gratifiant alors d’un chant émotif et puissant à la fois, terminant ainsi l’album sur une note optimiste.
Malheureusement, ces deux derniers titres ne rachètent pas une heure de musique assez pauvre à la limite du cliché qui n'apporte pas grand chose au genre. "The Black Light Bacchanalia" n'est vraiment pas l'album que nous conseillerons pour découvrir Virgin Steele qui a dans le passé réalisé de bien meilleurs disques tels "The Marriage of Heaven & Hell Part I ou II".