"Hard’N’Heavy" avait été une très bonne mise en bouche de la part du quatuor canadien et les avait très bien lancés en tant que bon espoir au sein d’une scène heavy métallique en pleine effervescence et croissance en ce débuts des années 80. Mais c’est clairement ce deuxième album, "Metal On Metal", qui sort en ce tout début d’année 1982, qui va propulser Anvil dans une autre dimension, celle des gros du genre aux côtés d’Iron Maiden, Accept, Def Leppard ou encore Saxon, dans ce panel excitant de jeunes débutants aux dents longues et au succès fulgurant.
Car ce "Metal On Metal" a tout de l’album parfait. Le groupe y a durci le ton, se faisant plus métallique et speed, et surtout, il a engagé un producteur de renom, Chris Tsangarides, qui va le guider et le propulser dans une autre dimension, peaufinant et améliorant les promesses précédemment entrevues. La pochette du disque représente d’ailleurs bien cette idée de puissance brute extraite du groupe.
Le disque contient déjà un hymne, le titre éponyme, qui deviendra celui du groupe et même celui d’une génération tant il est fédérateur et irrésistible. "Metal On Metal" est en effet redoutable de puissance et d’efficacité avec un ton lourd, un chant virant fortement dans les aigus et un refrain simple, facile à retenir, idéal pour être repris en concert.
Hormis ce titre phare, le disque contient son lot de brûlots plus typiquement Heavy-Métal et bien speed qui ne méritent pas de rester dans l’ombre du grand tube. Car avec "Mothra", l’instrumental "March Of The Crabs", "Jackhammer", ou encore "Tease Me, Please Me" et "666", Anvil démontre un talent certain de composition avec des riffs et mélodies qui font mouches. En effet, notre quatuor s’en donne à cœur joie et fonce droit au but. Reiner pilonne à la batterie tandis que Lips se fait plaisir avec un chant rageur et des riffs incisifs en parfaite harmonie avec Dave Allison. Le tout donne naissance à des chansons bien dans leur époque, qui n’ont pas vieillies et peuvent toujours faire le bonheur des amateurs de heavy pur et dur.
En fait Anvil ne calme le jeu que sur un seul titre, "Stop Me", qui voit Dave Allison reprendre le micro. Notre homme s’est un peu amélioré et donne à la chanson une coloration 70’s très sympathique rappelant un peu le Judas Priest des débuts avec ce savant mélange de heavy et de hard rock à l’ancienne, et qui est une belle récréation dans ce tourbillon heavy.
"Metal On Metal" est donc un album de grande qualité, peut être parfois oublié quand il s’agit de citer les grands disques de Heavy-Métal des années 80, mais qui mérite largement le détour. Il représente un Anvil déjà au top et symbolise à merveille toute une époque insouciante et qui balançait les décibels pour se faire et nous faire plaisir.